Takatravayeah
Durant de nombreux millénaires
Y a pas eu un seul millionnaire
T’as qu’à t’renseigner
Chacun y allait d’son p’tit effort
Pour les mômes, la bouffe, le confort
Et sans se chamailler
Puis vint l’homo qu’on dit sapiens
Qui voulut jouer les grands princes
Et pour se démarquer
Des loups, des singes et des aurochs
Trouva son truc : c’était le troc
Mais y’en a qui ont triché
Du coup ceux quil s’étaient fait r’faire
Doivent bêcher un peu plus de terre
Pour égaliser
Mais comme leur terre n’est plus à eux
Ils bossent pour ceux qui ont le temps eux
De légaliser
Qui pour garder leur avantage
Prennent tous les fruits de l’ouvrage
Contre un p’tit papier ( en couleur )
Celui qui veut r’prendre juste un fruit
Pour calmer sa faim du samedi
Ben y rend son papier ( en double )
Là ça d’vient un peu plus obtus
Surtout pour ç’ui qui n’en peut plus
D’avoir trop bêché
On lui dit t’as ton fruit c’est l’pied
Si tu veux plus de p’tits papiers
Ben t’as qu’ à travailler
Le grand mot est lâché
T’as qu’à travailler
Si tu veux gagner ta bouffetance
T’as qu’à travailler
Si tu veux voir le Tour de France
T’as qu’à travailler
Trompe-toi pas parallaxe
Si t’as qu’six sous j'ai des soucis
Mélange pas tout et dis merci
T’as qu’à travailler
Si tu veux pas la décadence
T’as qu’à travailler
Vaudrait mieux garder la cadence
T’as qu’à travailler
Va boire un pot, j’m'occupe des taxes
Que comme un con j'ai payé
Et qu'on t'jette en congés payés
T’as qu’à travailler
Plus fort
T’as qu’à travailler
Plus longtemps
T’as qu’à travailler
Plus vite
Bref, T’as qu’à travailler
Depuis lors et dès la maternelle
On t'’apprend la chanson nouvelle
T’as qu’à travailler
Les philosophes qui en foutent pas une
Le crient du haut de leur tribune
T’as qu’à travailler
Les patriotes qui en ont bavé
Le claironnent avec l’aumônier
T’as qu’à travailler
Y a même des poètes félons
Qui reprennent à l’unisson
T’as qu’à travailler
Si tu veux être un homme mon fils
Fuis l'oisiveté et tous ses vices
T’as qu’à travailler
Patiente et tu pourras penser
Au passions denses des pensionnés
Toi qui as travaillé
D'ici la traites jusqu’à la r’traite
Et si l’arthrite te prend en traître
T’as qu’à travailler ( ailleurs)
Car si tu n’es plus combustible
Le couperet tombe terrible
Tu peux plus travailler
(chômeur,artiste, etc)
C’ui qui n’veut plus courber l’échine
Etre machin d’vant la machine
Il est renvoyé
Y en a même qui ont gueulé trop fort
Et c’est en taule qu’on leur ressort
Ben T’as qu’à travailler
A ceux là qui disaient
Va pas travailler
Tu veux être bien dans tes sabots
T’as qu’à saboter
Ton p’tit chef veut te faire la peau
T’as qu’à taillader
Dans l’art des assistés nantis
Et s’il faut choisir dans la vie
Tu peux toujours choisir la vie
Va pas travailler
Porte pas ta croix pour leur bannière
Va pas travailler
Ta sueur te mène au suaire
Va pas travailler
Moi j’suis d’accord avec tout ça
Mais ici je travaille, j’ai un contrat
Je vais quand même te l’dire tout bas
Va pas travailler
En tout cas moins fort
Va pas travailler
Disons moins longtemps
Va pas travailler
Et de toute façon, moins vite
Va pas travailler
Enfin moi c’que j’en dis…
Chacun sa merde hein
Oh débrouille-toi
Pfffff…
L’été de l'Indien
V’là l’été indien en sourdine
Qui m’chante un air calme et troublant
C’est le sommet de la colline
Passage entre les 2 versants
J’me sens pas comme de mettre les pouces
J’ai pas l’droit aux congés payés
V’là l’été indien qui en douce
Se glisse dans mon calendrier
V’là l’été indien qui m’étonne
Moi qui l’avait tant redouté
Il a les couleurs de l’automne
Il garde la chaleur de l’été
Et j’me sens comme un vin de France
Un môme qui aurait des cheveux blancs
V’là l’été indien qui commence
J’ai moins envie d’brasser du vent
V’là l’été indien qui sans doute
Me conduira au long hiver
Mais il me reste de la route
Et la patience pour la faire
L’homme curieux qui se promène
Va plus loin que l’homme pressé
V’là l’été indien qui m’emmène
Qui m’apaise sans me bercer
V’là l’été indien en sourdine
Qui m’chante un air calme et troublant
C’est le sommet de la colline
Passage entre les 2 versants
Quand mon verre
Quand mon verre sera vide
Et que ma gueule aussi
J’irai gommer mes rides
Mes derniers faux amis
J’irai donner ma gueule
Au monde comme il vient
J’enterrerai mes deuils
J’irai plus voir les tiens
Je n’ai de temps à perdre
Qu’avec des gens perdus
Les gens bien nés m’emmerdent
Je préfère ma rue
Y a qu’les p’tits chien d’gouttière
Y a qu’les gros chats des rues
Qui sauront la rivière
Dont je connais les crues
J’irai chauffer mes mains
Au ventre d’une dame
Et J’irai prendre un bain
Dans une vague à l’âme
Puis j’irai me rependre
Pas plus que d’habitude
Y aura plus rien à prendre
De ma solibertude
Oui je ferai tout ça
Quand mon verre sera vide
Et voilà bien pourquoi
Il ne désemplit …pas
Amnesty song
J’ai pas l’pouvoir de guérir la terre
Je suis microbe au monde des géants
Et puisqu’il parait qu’on est tous des frères
J’aim’rais mieux voir mes frères vivants
J’ai longtemps cru être sans armes
Que ma voix serait pour toujours bâillonnée
Que seule ma télé verrait mes larmes
Et mes poches mes poings serrés
Mais voilà que des centaines
De gens pensant pareil
Sortent du silence le stylo pointé
Puis des milliers de tous bords
Disant que le soleil
Est à tout le monde et dans le monde entier
Puis des milliers de p’tites mains
Qui dessinent ou griffonnent
Qui crient gare à la vie, la vie c’est sacré
Et leurs feuilles qui volent
Recouvrent d’un automne
Tout blanc les forteresses aux murailles souillées
Là où coule le sang il faut que l’encre coule
Le silence assassine autant que le bourreau
Que s'élèvent les chants que leurs cages s’écroulent
Sous le poids de nos plumes
Si de chaque mèche ne naît qu' une étincelle
Le feu qui en jaillira pourrait un jour brûler
Et même si ça n’ fait pas la une des nouvelles
Ca f’ra qu’des êtres humains oseront se regarder
Et même s’il n’y en a qu’un qui revoit la lumière
Après 3 mille milliards d’envois de ces timbrés
Ceux qui ont la chance d’écrire, et c’est pas partout sur terre
Seraient des criminels de ne pas en user
Mais voilà que des centaines
De gens pensant pareil
Sortent du silence le stylo pointé
Puis des milliers de tous bords
Disant que le soleil
Est à tout le monde et dans le monde entier
Puis des millions de p’tites mains
Qui écrivent ou griffonnent
Qui crient gare à la vie, la vie c’est sacré
Et leurs feuilles qui volent
Recouvrent d’un automne
Les muraillent souillées
Là où coule le sang il faut que l’encre coule
Le silence assassine autant que le bourreau
Que s’élèvent les chants, que les cages s’écroulent
Sous le poids de nos plumes
Là où coule le sang il faut que l’encre coule
Le silence assassine autant que le bourreau
Que s’élève les chants, que leurs cages s’écroulent
Je veux que de nos plumes
S’envolent des oiseaux…
Bon sang
Sacré bon sang où qu'j'l'ai foutu
C'qui m'restait de tendresse
J'ai du l'oublier par hasard
Dans le fond d'un amour
Sacré bon sang qu'j'en pouvais plus
D'm'inventer des caresses
D'me trouver des à part
Pour les trop mauvais jours
J'ai eu des femmes dans mon lit
Des douces et des moins sages
Et y a déjà un moment
Que j'suis plus un gamin
J'ai sur le dos des poids maudits
J'ai dépassé mon âge
Dépassé mes amours aussi
Pour me tendre la main
Sacré bon sang où qu'j'l'ai foutu
C'qui m'restait de conscience
J'ai du l'oublier par hasard
Dans le fond d'un discours
Sacré bon sang qu'j'en pouvais plus
d'm'inventer des souffrances
D'me trouver des soupirs à part
Pour les trop mauvais jours
J'ai eu des causes dans ma vie
Des belles et des moins lâches
Ca a duré un moment
Où qu'j'étais qu'un pantin
J'ai sur le dos des poids maudits
J'ai dépassé mes rages
Dépassé mes promesses aussi
Pour me tendre la main
Et maintenant maintenant
J'm'ennuie dans mon écrin
J'sais plus comment la faire
J'sais plus son nom ma guerre
J'sais plus quoi pout demain
J'sais plus comment la faire
J'sais plus son nom ma guerre
J'sais plus s'il y a quelqu'un
Sacré bon sang où qu'j'l'ai foutu
C'qui m'restait d'absurdie
J'ai du l'enterrer par hasard
dans le fond de ma tour
Sacré bon sang qu'j'en pouvais plus
D'réinventer ma vie
D'me trouver des excusesà part
Pour les trop mauvais jours
Puisque t'es là puisque tu vis
Puisque t'es du voyage
Il est grand temps que je foute
Quelque chose de mes mains
J's'rai plus un poids j's'rai plus maudit
j'dépass'rai mes naufrages
J'dépass'rai mes suicides aussi
Pour te tendre la main
Car maintenant maintenant
Je sais qu'il y a quelqu'un
J'sais bien comment la faire
j'sais bien son nom ma guerre
J'me battrai pour demain
J'sais bien comment la faire
Elle a ton nom ma guerre
Ne lâche pas ma main.
Est-ce que je t'ai dit ?
Est-ce que je t'ai dit je t'aime aujourd'hui
Est-ce que je t'ai dit je t'aime?
Le premier arbre est tout nu
Je vois de nouveau mes voisins
Morts-vivants froids dans leurs paletots
Il fait plus gris dans ma rue
De matin en matin
Il me prend comme des envies de bateau
D'un voilier naufrageant
Dans les eaux vagabondes
De l'océan de toi
Qui reste à découvrir
Et tant pis pour les gens
Il attendra le monde
Il ne sombrera pas plus
Parce que deux corps chavirent
Ici et maintenant j'ai envie de couleurs
De torrents de tes mains de ta voix ta douceur
Je veux des mots qui chantent
Des étoiles filantes
J'ai besoin de rire sans grimacer
Je ne veux pas les fuir je veux te trouver
Est-ce que je t'ai dit je t'aime aujourd'hui
Est-ce que je t'ai dit je t'aime?
Le dernier arbre est foutu
J'ai vue sur le crachin
Même la pluie pleure de la sale eau
Le vent glisse moins vite en rue
Que les zombies du quotidien
Je rêve de me jeter d'en-haut
Pour voler dans ton ciel
Planer sur les nuages
A l'infini de toi
Qui reste à conquérir
Faire la courte échelle
Aux oiseaux de passage
Dire adieu à ceux qui
Ne veulent jamais partir
Ici et maintenant j'ai envie de folies
D'alizés d'eaux profondes de galaxies
Je veux le grand voyage
A jamais sans bagages
Je veux l'univers tout entier
Pas pour leur prendre pour te le donner
Est-ce que je t'ai dit je t'aime aujourd'hui
Est-ce que je t'ai dit je t'aime?
Le voyage à Seraing
Ton Roger t’avais promis une vie de voyages
Des horizons des pays des routes plus sauvages
Mais il avait son boulot c’est dur quand on commence
On va s’ faire un petit magot après on partira
Puis il est allé soldat t’a laissé la cagnotte
L’Allemagne c’est loin déjà fallait payer les notes
A c’t’heure on n’a plus d’argent à l’usine c’est l’chomâge
J’vais rempiler pour cinq ans après on s’en ira
Et toi t’attends dans ta cuisine tu fais ton seuil le vendredi
Dans la cité près de l’usine t’imagines un pays
Après t’as eu ton bébé un gros garçon je pense
Puis la p’tite sœur qui lui manquait ça en fait des dépenses
Roger bossait trois jours sur deux toi tu lavais les langes
Quand ils s’ront un peu plus vieux j’te jure on partira
Et c’est vrai qu’t’as voyagé un jour avec ta mère
Dans un bel autocar à Lourdes et à la mer
Avec tes deux enfants une semaine des photos
Roger n’était pas là y avait l’chien et l’football
Tes enfants ont bien grandi ils ont l’âge de tes noces
Ton fils vit chez les hippies ta fille ça va elle bosse
Tu parles encore de voyager mais Roger se tracasse
Si on nous l’ram’nait drogué pas maint’nant on peut pas
Alors t’attends dans ta cuisine tu fais ton seuil le vendredi
Quand tu r’gardes la nouvelle usine tu te vois bien vieillie
Ton Roger est pensionné il dort et boit ses gouttes
On va raser la cité à cause de l’autoroute
Et c’est maint’nant qu’il faudrait bouger pour une cage à vieillesse
Alors il te vient l’idée d’aller plus loin que ça
T’aurais même plus ta cuisine on f’rait ton seuil le vendredi
Bientôt tu quitteras la routine pour un drôle de pays.
Marins sur terre
J’t’en fais une rien qu’au piano
Au cas qu’tu m’reconnaîtrais pas
Une du temps des flics des couteaux
D’nos p’tits trafics de haut en bas
Quand c’était pour toucher l’clavier
Pas l’tiroir-caisse
Qu’on forçait la porte des cafés
Et pour le reste
Moi j’peux t’jurer qu’ça a pas changé
Pas plus qu’naguère
Pas plus qu’du temps qu’on naviguait
Marins sur terre
J’t’en fais à l’accordéon
Au cas qu’tu m’teconnaîtrais pas
Du temps qu’on jouait pour des cheftons
Dans les fêtes et dans les débats
D’ceux qui disent qu’c’est en autocar
Qu’on sauve la terre
Mais qu’chacun garde son brassard
Chacun ses frères
Là non plus ça n’a pas changé
Pas plus qu’naguère
Pas plus qu’du temps qu’on naviguait
Marins sur terre
J’t’en f’rai une rien qu’à la guitare
Au cas qu’tu m’teconnaîtrais pas
Ce p’tit bout d’bois p’tit bout d’espoir
Où on s’accroche de nos dix doigts
D’puis l’temps qu’dans les villes ou les dunes
On vagabonde
Et qu’on s’dit merde à nous la lune
A eux le monde
Là non plus ça n’a pas changé
Pas plus qu’naguère
Pas plus qu’du temps qu’on naviguait
Marins sur terre
Puis j’t’en f’rai une de rien du tout
Au cas qu’tu m’teconnaîtrais pas
Une comme on fait quand on est saoul
Ou trop fourbu ou trop en bas
Juste pour dire les mots d’amour ou la détresse
De ceux qui naviguent pour toujours et pour le reste
Moi j’peux t’jurer qu’rien n’a bougé
Depuis naguère
Depuis que ton ancre est levée
Marin sur terre.
Je t'aime du bout du monde
Y a du brouillard dans le port de Brest
Et dix navires qui me font des gestes
J’suis pas tout seul à voyager
Y a des guitares dans les bistrots
Des chercheurs d’or des trompe-la-faux
J’suis pas tout seul à doux rêver
Y a des filles qui ont tendu leur peau
En forme de voile de radeau
Et qui essaient de vous y embarquer
Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous
A part l’accent c’est rien du tout
La nuit partout est exilée
Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous
Sauf que t’y es pas ça change tout
Je t’aime du bout du monde entier
Y a des marins qui sans remords
Quittent pour très longtemps leur port
J’suis pas tout seul à espérer
Y a des chanteurs qui croient toujours
Qu’ils se feront entendre à coups d’amour
J’suis pas tout seul à me gourer
Y a des gens dont la terre tangue
Tous ces gens qui ont perdu leur langue
Qui essaient de se la réinventer
Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous
A part les mots c’est rien du tout
La nuit partout est muselée
Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous
Sauf que t’y es pas ça change tout
Je t’aime du bout du monde entier
Y a des bicoques qui sentent bon
Remplies de fées d’accordéons
J’suis pas tout seul à m’évader
Y a des routards qui continuent
A s’empêcher d’poser leur cul
J’suis pas tout seul à m’installer
Y en a beaucoup qui se battent encore
Contre les moulins de la mort
Qui finiront par les crever
Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous
A part les armes ça change tout
La nuit partout va s’éclairer
Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous
Sauf que t’y es pas ça change tout
Je t’aime du bout du monde entier
Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous
Je t’y attends j’t’aime de partout
Je t’aime du bout du monde.
La moto rouge
Sur sa grosse moto rouge toute vêtue de noir
Elle n'aime que ce qui bouge et qui va sans espoir
Sur les routes éternelles et les sentiers perdus
De l'incertitude
Elle a choisi de fuir ce qui clinque ici-bas
Et parié de mourir en n'étant plus que ça
Qu'une boule qui file vers les chemins sans fin
De la solitude
Elle a changé de nom elle s'appelle le vent
Elle oublie les prénoms les visages d'avant
Elle court vers l'horizon elle s'est donné cent ans
Pour y parvenir
Sans personne pour dormir auprès d'elle
Sans personne pour partager sa vie
Sans personne pour partir avec elle
Personne
Elle évite les gens elle dort où ça lui plaît
Elle trouve un peu d'argent juste de quoi payer
Son essence et son vin du tabac et de l'herbe
Qui la grise un peu
Elle ira comme çà sans jamais s'arrêter
Jusqu'au bout jusqu'en-bas jusqu'Ã tout renier
D'une vie où l'on plonge sans avoir pu choisir
Les règles du jeu
Son coeur est à la route et toujours en partance
Elle emmène ses doutes au pays de l'errance
Elle vit dans la déroute et la lente impatience
D'en finir
Elle a changé de nom elle s'appelle le vent
Elle oublie les prénoms les visages d'avant
Elle court vers l'horizon elle s'est donné cent ans
Pour y parvenir
Sans personne …
Camarde prolétaire
Le communisme est mort sa vieille Rosa aussi
Il ne lui reste rien
Qu'un rêve qui s'endort au creux d'un dernier lit
Qui demain sera le sien
Et des gens qui rigolent mails les gens ça rigole de tout
On lui cloue sa grande gueule on l'taquine gentiment
Sans deviner ce qu'il a mal
Mais ce qui coud son linceul c'est la gêne des enfants
Qui le disent original
Les enfants qui rigolent les enfants qui rigolent de vous
De vous ses camarades qui aviez joué votr' vie
Pour qu'une mascarade de quelques dirigeaillons
Vous trahissent ainsi
Vous qui rêviez d'un monde où les rois seraient prolos
Il suffit qu'un mur tombe et voilà qu'ils se ruent
Sur des dieux des drapeaux
Le communisme est mort qu'est-ce qui va l'remplacer
Ca au moins c'est certain
Papa Dollar redore les blasons d'ses marchés
L'ours a bouffé Berlin
Et l'oncle Sam rigole et l'oncle Sam rigole des fous
Les copains se sont tus leurs fêtes vont fermer
Ca dev'nait trop chagrin
On n'le sollicite plus y en a même qui ont viré
Et la bête revient
La bête qui rigole la bête qui rigole chez nous
Chez nous où tous les hommes
Luttaient contr'les ch'mises brunes
Elles reviennent en col blanc les rouges sont au placard
Et elles ont droit aux urnes
Comment dire à l'enfance
Qu'ils ont fait c'qu'ils ont pu
Qu'ils ont pris sa défense en r'tardant de leur mieux
C'qui va leur tomber d'sus
Le communisme est mort que les bourgeois s'entraînent
A r'faire le pas de l'oie
Le communiste s'endort mais il s'endort sans haine
Il ne verra pas ça
Et c'est lui qui rigole
Doucement il rigole
Et s'en va.
Carabossa
Quand j'me vois m'regarder dans une glace
Je me demande mec
Comment ça s'peut qu'jamais je trépasse
Comment j'peux faire avec
A moi tout seul mon casting je le tiens
Pour un western local
J'ai la gueule de l'indien les jambes du cow-boy
Et la panse du ch'val
Oh Carabosse a frappé Oh Car j'ai beau me saper
Je n'serai jamais qu'une vaste imposture
Une flatulence de la nature
Oh Ma maman m'a loupé
Mais quand j'te vois passer j'change de grimace
Je me console mec
En m'disant qu'toi aussi t'as une glace
Qui t'renvoit ton beefsteak
Heureusement pour nous qu'dans c'monde tordu
Par de vieux dieux cyclopes
Pour 80% de mecs mal foutus
Y a autant de filles myopes
Oh Carabosse a frappé Oh car t'as beau te saper
Tu n's'ras jamais qu'une vaste imposture
Une flatulence de la nature
Oh Ta maman t'a loupé le paddock a chaloupé
Et ta Cathy t'a quitté...ta maman t'a loupé.
Le jour triste
J’ai perdu dans ma petite existence à la noix
Des occasions de me taire ou de faire entendre ma voix
J’ai perdu des occasions de partir
Ou bien de poser mon cul et vivre de mes souvenirs
Et je m’en fous je m’en fous
J’ai perdu dans ma petite existence à deux sous
Des tendresses à vieillir et des liaisons garde-fou
J’ai perdu des sommes folles au poker
J’ai perdu tous mes amis et j’ai paumé bien des frères
Et je m’en fous je m’en fous
Car le jour le plus triste de ma vie
Et là je peux toujours courir je ne l’oublierai jamais plus
Le jour le plus triste de ma vie
C’est quand j’ai parlé d’amour sans être cru
Quand j’ai parlé d’amour …
J’ai perdu dans ce qui m’a servi de vie jusqu’ici
Mes défenses d’éléphant et mes crocs de vieux loup gris
J’ai perdu des enfants dans leurs mères
J’en ai perdu le sommeil mes illusions et mes guerres
Et je m’en fous je m’en fous
Car le jour le plus triste de ma vie
Et là je peux toujours courir je ne l’oublierai jamais plus
Le jour le plus triste de ma vie
C’est quand j’ai parlé d’amour sans être cru
Quand je t’ai parlé d’amour …
Pas d’soleil
Quand j’en aurai assez
De moisir dans leur cage
Que tous leurs faux soleils
M’auront troué la peau
Quand ma tête enfoncée
Aux idées marécages
Dormira du sommeil
Qui berce les troupeaux
Je m’en irai vers un pays où y a la mer
Mais pas d’soleil, mais pas d’soleil
Je m’en irai vers un pays où y a la mer
Mais pas d’soleil s’i’ you plait
Quand les temps difficiles
Auront perdu leur charme
Que mes copains d’égouts
Vivront ex-cathedra
Qu’il sera moins facile
De déposer les armes
Que chanter mon dégoût
De vivre avec mes rats
Je m’en irai vers un pays où y a la mer
Mais pas d’soleil, mais pas d’soleil
Je m’en irai vers un pays où y a la mer
Mais pas d’soleil s’i’ you plait
Quand j’aurai plus l’ idée
De dire l’autre rivage
Et de foutre la merde
Là où y en a des tas
Quand j’aurai défoncé
Mon métier de sauvage
Jusqu’à ce qu’il se perde
Redevienne un état
Je m’en irai vers un pays où y a la mer
Mais pas d’soleil, mais pas d’soleil
Je m’en irai vers un pays où y a la mer
Mais pas d’soleil s’il vous plait
Je m’en irai vers un pays où y a la mer
Mais pas d’soleil, mais pas d’soleil
Je m’en irai vers un pays où y a la mer
Mais pas d’soleil
Je ferme ma gueule …
Qu’est ce qu’ils ont à m’tourner autour
A m’overdoser d’leurs discours
Qu’est ce qu’ils ont à s’mêler d’ma vie
A vouloir m’faire croire qu’ils m’ont compris
Qu’est c’qu’ils veulent dire qu’avec le temps
Ca m’pass’ra, j’s’rai moins charlatan
Si adulte veut dire résigné
J’vois pas d’raison pour me presser
Et quoi encore sur mon devoir
Depuis qu’j’suis né j’l’entends l’histoire
N’insistez pas sur le respect
Pour moi respecter c’est foutre la paix
A quoi qu’ça va m’servir l’école
Bien sûr j’apprends à t’nir mon rôle
Paraît qu’j’ai l’choix spécialités
Ca m’avanc’ra pas pour chômer
Alors, j’ferme ma gueule
Ou j’l’ouvre trop fort
Mais quand t’es seul
T’as toujours tort
Ils ont l’pouvoir, moi j’ai quinze ans
J’ai rien à dire là d’dans
Qu’est ce qui vont m’apprendre sur l’amour
Quand j’vois les leurs je passe mon tour
Au lieu d’leurs fables ridicules
Qu’ils m’disent où est la boîte à pilules
J’ai des mauvaises fréquentations
Des malhonnêtes, tous des p’tits cons
Mais on choisit sans calculer
Alors dis-moi où est l’honnêteté
J’aime moins ma famille qu’mes copains
Et c’est vrai qu’on s’came et qu’on fout rien
Mais entr’nos joints et leurs samedis, dis-moi
Qui c’est qui a le droit d’parler d’ennui
Alors, j’ferme ma gueule
Ou j’l’ouvre trop fort
Mais quand t’es seul
T’as toujours tort
Ils ont l’pouvoir, moi j’ai seize ans
Je fais pas l’poids là d’dans
Le seul moment que j’prends mon pied
C’t’ avec p'tite amie écouter
La musique que personne ne danse
Plus ça va fort et moins on pense
C’est avec tout ça qu’prépare ma vie
J’m’excuse, mais y a longtemps qu ’c’est cuit
Ou j’s’rai malheureux comme papa
Ou j’voyag’rai mais ça s’fait pas
Alors, j’ferme ma gueule
Ou j’l’ouvre trop fort
Mais quand t’es seul
T’as toujours tort
Ils ont l’pouvoir, moi j’ai vingt ans
J’ai rien à dire là d’dans
Rien à dire, rien à dire
Alors, j’ferme ma gueule
Ou j’l’ouvre trop fort
Mais si j’suis l’seul qui a des torts
J’ai des nageoires, j’m’en sortirai
D’ici là foutez-moi…la paix
Comme personne
Avant que les prochains salissent notre histoire
Avant que tous tes ex dont je serai demain
En parieurs qui ont gagné quittent leur purgatoire
Et que le reste du monde s'en foute bien
Avant que les collègues les amis nous résument
En deux mots trois clichés et quelques lieux communs
Que tes amies me cajolent à titre posthume
Qu'en tout bien tout honneur mes copains d'viennent les tiens
Passons-nous une alliance sans bouquet ni couronne
Un traité de respect ne pas nous renier
Même si on est les seuls on s'aimait comme personne
C'est comme personne qu'il nous faut nous quitter
Va vis la vie C'est pas la vie qui manque
Y a que les imbéciles qui ne changent pas la vie
Pourquoi on s'est aimé dis pourquoi on respire
Pourquoi c'est du passé parce que tout ce qui naît meurt
Puisque dans un duel le meilleur est le pire
On va jouer en duo se réveiller de bonne humeur
Guérir de la folie de vouloir être sage
Briser les mots couteaux écoeurer les rancoeurs
Rejeter le choix des larmes faucher la fleur de rage
Retrouver le plaisir à défaut du bonheur
Alors du jeu d'échecs au jeu de réussite
On sera la revanche des amants résignés
Et d'un bras d'honneur aux vieux couples hypocrites
On sera champions du monde des pieds de nez
Passons-nous une alliance sans bouquet ni couronne
Un traité de respect ne pas nous renier
Même si on est les seuls on s'aimait comme personne
C'est comme personne qu'il nous faut nous quitter
Va vis la vie C'est pas la vie qui manque
Y a que les imbéciles qui ne changent pas la vie
Le sapin
J’ai huit ans une grande maison
A côté du champ du moulin
Il y a l’école et puis les saisons
Et mon sapin au fond du jardin
Et j’imagine que ses racines
Vont bien loin
Elles vont profond dans la terre
Traversent bien des grottes bleues
Des trous des bosses et des tas de pierres
Puis des rivières et des champs de feu
Enfin remontent au bout du monde
Juste en-dessous
LÃ -bas elles nourrissent un arbre
Qui est tout semblable au mien
Et ce sapin a son garde
Qui me ressemble bien
N’y touchez pas c’est mon frère
Laissez-le vivre en paix
N’y touchez pas c’est mon frère
On doit se rencontrer
Quand on aura l’âge
On fera le voyage
En suivant notre grand lien
Au centre du monde
De la mappemonde
On se trouvera Frangin
On se trouvera Frangin
Quel est l’idiot qui m’a pris par la main
Et ma montré en rigolant
La vieille carte au fond du bouquin
Il y a des livres qui tuent les enfants
Au bout du monde
Juste en-dessous
C’est l’océan.
L'ordure
Il est parti l’ordure
Il a pris son congé
Pour la grande aventure
Lui qui a jamais bougé
Il a quitté sa cage
Sa prison de fierté
Parti avec l’orage
Quand après tout se tait
Et tous les gens sont tristes
Ils étaient tristes avant
Mais lui fausse la piste
Aux autres morts-vivants
C’est vrai la vie est sombre
Où irions-nous pourtant
Comme l’a dit une ombre
Si tous en faisaient autant
Salut Mec
J’t’en veux pas de m’avoir lâché comme ça
Dis bonjour aux autres
Prépare une place bien chaude pour moi
Chez ses amis c’est pire
Il n’a plus que des amis
Et tous auraient pu dire
A tous il avait dit
C’est à qui sera le plus triste
A qui le connaissait le mieux
C’est comme pour les artistes
Quand ils sont devenus dieux
Salut Mec
J’t’en veux pas de m’avoir lâché comme ça
Dis bonjour aux autres
Prépare une place bien chaude pour moi
Il est parti l’ordure
Il a donné congé
Aux gens sans aventure
Et qui vont pas bouger
Ceux qui peignent leur cage
Ceux qui ont leur fierté
Parti comme l’orage
A présent tout se tait.
La petite laine
Mets une tite laine à ton cœur
Couvre-toi si tu vas dans l’monde
Le monde est un vieux tricheur
Qu’essaiera qu’tu confondes
La gueule d’un tourbillon avec un rond dans l’eau
Le cri de guerre d’un rapace avec un chant d’oiseau
Et dis-toi
Qu’il tue bien des voyageurs mais si t’as fait ton choix
Mets une tite laine à ton cœur et va
Mets une tite laine à ton cœur
Méfie-toi des pièges qui abondent
Qui te f’ront croire à la fraîcheur
Sur un volcan qui gronde
Aux mirages d’oasis qui cachent le désert
A la caresse des pluies qui camouflent l’éclair
La foudre
Tu te moqu’ mais mêm’ si tu sais pas très bien pourquoi
Mets une tite laine à ton cœur pour moi
On était bien nous deux tu t’es lassée tant pis
Je vais jouer le jeu m’effacer de ta vie
Tu crois qu’c’est mieux plus loin
Plus loin j’ai déjà vu
Plus loin on en revient ou on n’en revient plus
Parle-moi plus du monde le monde je m’en fous
Le monde il est immonde le monde il devient fou
De fourgons en fournaises le monde il est fourbu
De foutoirs en foutaises le monde il est foutu
Mets une tite laine à ton cœur
Si tu veux courir la mappemonde
Tout n’est pas meilleur ailleurs
Y en a tant qui succombent
Au chant des sirènes qui vous tirent par le fond
Aux avalanches soudaines quand un écho répond
Mais trop tard
Le monde est plein de naufrages et de chutes sans fin
Mets une tite laine à ton cœur tiens bien
Mets une tite laine à ton cœur
J’te garde au chaud dans l’mien
Et si un jour tout ça t’écoeure
Reviens.
Les bouquins lus
J’étais homme d’ouvrage dans un café liégeois
Plus adéquatement technicien de surface
Comme on dit aujourd’hui
Sous les ordres rapaces d’une belle de nuit
Je lavais l’âme en peine en tant qu’homme de peine
D’une fille de joie
Et je brossais la sciure je raclais les vomissures
J’effaçais les grafitis sauf quand c’était marrant
J’en laissais quelques-uns
Et voilà que parmi les culottes les mégots et les capotes
Un lendemain de leur veille je trouve une merveille
Un bouquin
On jette n’importe quoi mon chéri me dis-je à moi
Je m’appelle mon chéri c’est pas parce qu’on est prolo
Qu’on n’est pas tentant
Qu’est-ce que ça vaut aux Puces 10 à 20 francs au plus
Je jette un Å“il distrait je le remets vite en place
Tant c’était palpitant
Et pourtant et pourtant
C’était pas le genre d’ouvrage que je me serais payé
Pas de photo en première page pas tiré d’un film à succès
Pas la bio d’un comique pas de dossier trifouilleux
Pas d’arlequin romantique pas de porno foutricouilleux
Mais malgré le nombre de phrases les petites notes et les renvois
J’ai tout lu comme en extase sauf la préface ça va de soi
Je n’ai pas vu le temps qui passe pas vu rentrer les clients
Bien sûr j’ai perdu ma place mais je fais le ménage des méninges en lisant
Et depuis grâce à l’usufruit
De cet oubli fortuit de celui à qui
Va ma reconnaissance
Je m’instruis et je lègue à autrui
Chaque fois que je le puis
Ces puits de science et puis de connaissance
En abandonnant mes bouquins
Dans les bus et dans les trains
Les vespasiennes les chiraquiennes les restos et les palaces
Avec seulement quelques mots
Juste avant l’avant-propos
C’est une invitation lancez la tradition en guise de dédicace
J’écris : Donne tous tes bouquins Lulu
Donne tous tes bouquins lus
Je vois déjà la grimace de mes potes intellos
Pour qui le niveau de savoir est proportionnel à celui de leur biblio
Mais on abat trop d’arbres pour habiller ta vitrine
Mets ton fétichisme en sourdine copain les bouquins c’est fait pour être lu
Il y a d’autres moyens de paraître cultivé devant tes invités
Que de ne jamais ouvrir la fenêtre sur cette odeur de moisi qui fait ta fierté
Sur l’étalage de tes bibles pleines de pages non coupées
C’est pas les mites la cible les Témoins de Jéhovah là -dessus sont plus futés
On garde n’importe quoi mon chéri dis-je à toi
Je t’appelle mon chéri c’est pas parce qu’on diverge qu’on n’est pas bandant
Les idées faut que ça circule sinon ça coagule
Le dicton dit-on dit qu’une discothèque brûle à chaque lecteur naissant
A présent se basant sur ce principe essaie d’imaginer
Que tu as de l’imagination
Ce faisant déduis-en que çà peut être marrant de perdre des bouquins
Ca fait de l’animation
Imagine
Le Coran dans une synagogue
Le Parfum de Suskind aux gogues
Un manuel de savoir-vivre aux rebords d’un guichet de l’administration
Kramer à la salle des mariages
L’Homme Nu en cabine d’essayage
La Vie de Jésus sous les revues de cul près des bancs de musculation
Donne tous tes bouquins Lulu
Donne tous tes bouquins lus
Il y a encore de l’ouvrage avec ceux qui resteraient
Tous les doubles exemplaires qui sont nés des unions
Et qui depuis salissent
Le papier peint des ménages ça serait-y pas plus gai
Qu’au lieu de motifs à la con on prenne des mots d’auteurs
Et que l’on retapisse
D’un immense dazibao De Pékin jusqu’à Bilbao
Les façades les édifices les monuments et les panneaux de publiciture
On se ferait plus chier dans les métraos
Des bons mots il n’y en aurait jamais traop
Ca dégagerait le macadam les académiciens longeraient enfin les murs
On collerait ça collerait
Robin des Bois au palais de justice
Le Kama Sutra dans les hospices
Le Capital pour les HLM des poésies de Claudel chez les illettrés
Dans le cœur de la porte des latrines
Le statut des artistes en rime
Les Droits de l’Homme aux camps de concentration où l’on parque les étrangers
Donne tous tes bouquins Lulu
Donne tous tes bouquins lus
Mais il faut tourner la page
N’en déplaise à certains
S’il ne restait qu’un bouquin
Ca devrait être « Fahrenheit 451 ».
Mon fauteuil s'en balance
Tu as des gouttes d'eau dans les yeux
Mon fauteuil s'en balance
Tu as un peu de cendres aux cheveux
Brûlures de tes silences
Tu as des rivières qui coulent sur tes joues
La mer au creux de tes mains
Et moi je dis que je m'en fous
Salut je dois me lever tôt demain
Y a des rides qui lacèrent ton front
Quand les don juan insistent
Tu crois te consoler chez les barons
Mais ta comédie est bien triste
Et tu souris et tu danses et tu joues
Tu leur caches tes poings
Et moi je dis que je m'en fous
Salut je dois me lever tôt demain
Tu as des coups de vent dans la voix
Alors je prends le large
J'aimerais charrier tous tes poids
Mais toujours un capitaine s'en charge
Qui croira donner fraîcheur à tes joues
Qui décroisera tes poings
Alors je dis que je m'en fous
Salut je dois me lever tôt demain
Salut mais fera-t-il jour demain
Quand j'irai te maudire
Quand j'frapperai les murs de mes poings
Blessé de n'avoir su rien dire
Quand j'aurai des gouttes d'eau tout partout
Le coeur en ambulance
Et moi qui dis que je m'en fous...
C'est moi qui dis que je m'en fous
Mais y a que mon fauteuil qui s'en balance.
On peut rêver
Y a toutes sortes d'affaires qui me font bien rigoler
Des autres qui me font triste en mon coeur
Y a tout comme chez toi des jours où j'suis gonflé
Et de longues nuits qui m'font peur
Y a des gens humains qui l'sont pas tout à fait
Et qu'on doit se battre contre eux
C'est un peut tout ça qu'j'ai bien envie d'chanter
Mais j'sais pas si je peux j'sais pas si je veux
J'sais pas J'sais si peu
J'suis pas l'premier à vouloir tenter ça
On est d'jà beaucoup d'amis
Le peintre l'écrivain l'acteur et le loufiat
Puis y a la musique dj'aime bin la musique
J'pourrais en jouer toute la nuit toute la vie
Moi j'voudrais faire danser les gens
Du fond de l'atlantide jusque z aux carpates
Puis j'voudrais faire bouger les gens
Qu'ils quittent vite cette vie d'automate
J'suis pas bien fort mais j'suis pas tout seul
Y en a tous les jours qui viennent nous rejoigner
Tout c'qui pue la mort on z y cassera la gueule
Et puis quoi merde nom di dju on peut rêver
Rêver
Qu'un jour y aura plus qu'des gens qu'auront du coeur
Des ceusses qu'aimeront bien d'rigoler
Que les longues nuits ne nous feront plus peur
Passqu'on les pass'ra à danser
Qu'les gens humains l's'ront qu'les chefs sront pensionnés
Passqu'on n'a pas besoin d'eux
Qu'on aura plus qu'de belles histoires à chanter
Et tu sais bien qu'on peut tous nos autes on peut
Tu sais bien si on veut
Alors ce soir-là mes camas qué'ne guindaille
J'suis d'jà saoul rien qu'd'y penser
Le peintre l'écrivain le loufiat en ripaille
Et puis d'la musique partout d'la musique
Tout l'monde en jouera toutes les nuits
Toute la vie
Et les gens f'ront danser les gens
Du fond de l'atlantide jusque z aux carpates
Et on f'ra s'prom'ner les enfants
Sur le dos des anciens tyrans à quatre pattes
Et on s'ra d'accord et on s'ra tous bien
Et si les p'tits martiens veulent nous rejoigner
Ya d'la place encore nous autres on veut bien
Ca f'ra des ptits bébés à cinq têtes et six pieds
On tuera la mort ouais d'accord maman
Il est dix heures et les gens dorment dans la cité
Les gens dorment encore c'est pas pour maint'nant
Mais nom di dju merde quoi on peut rêver.
On va rire
On va rire des godiches et des gauches
De leurs gros pieds dans le plat
On va rire des nunuches et des moches
De tout ce qui n’est pas droit
On va rire des bouffis des chétifs
Des échalas des nains
On va rire des speedés des pas vifs
Des planches et des boudins
Des gros pifs boutonneux
Des oreilles décollées des bigleux
On va rire des cul-de-jatte des scrofuleux
Des sourds des n’y-voient-rien
On va rire des tubars des lépreux
Des bègues des mongoliens
On va rire des goutteux des goitreux
Des manchots des phtisiques
Des estropiés des muets
Des éclopés des épileptiques
On va rire des cthouilleux des débiles
Des dingues et des stériles
Mais des altesses impuissantes ou tarées
On va rire des putes des flics et des bidasses
Des curés de Camaret
On va rire des pipelettes des garde-chasse
Des pon-pon des pompiers
On va rire des chefs de gare des facteurs
Des politiciens
On va rire des paysans des coiffeurs
Et des sacristains
Des profs et des cafetières
Des fossoyeurs et des fonctionnaires
On va rire des beurs des belges des blacks
Des bicots des youpins
On va rire des turcs des japs des polacks
Des viets des tyroliens
On va rire des esquimaux des zoulous
Des suisses des moldaves
Des popovs des papous des écossais
Des chleus des bataves
On va rire des portos des tchètchènes
Des tchèques des brésiliennes
Sauf des pilotes automobiles qui se plantent
Même quand la route va tout droit
On ne rit pas de n’importe quoi
On va rire des cocus des cocos
Des vaincus des vipos des pots d’glu des clodos
On va rire des ados des scouts des écolos
Des maos des trots et des cagots
On va rire des anars des bizus
Des bizarres des bossus
On va rire des pédés des perdus
Des camés des qui-ont-bu
Rire de tout et de rien
C’est en faisant du mal qu’on se fait du bien
Mais il y a quelqu’un dont on ne rira pas
C’est moi.
Partir comme ça
Y a une p’tite vieille qui est morte l’an dernier
C’est pas grave ça arrive tous les jours
C’qui m’gêne un peu c’est qu’on l’a retrouvée
Dans sa chambre y a seul’ment deux jours
Pas sa famille pas ses voisins
Pas même les flics avec leurs chiens
Mais un monsieur très chic avec un huissier
Parce qu’elle n’avait pas payé son loyer
Moi j’sais pas si j’aimerais partir comme ça
Moi j’sais pas si j’aimerais partir comme ça
Sans avoir eu personne à qui faire confidence
Adoucir mon automne en disant mon enfance
Rien qu’un môme un p’tit gars à qui donner confiance
En disant naïvement que malgré les apparences
Si le monde est plein de larmes
La vie ne manque pas de charme
Si on la vit pas seul
Y a un p’tit jeune qui est mort halluciné
C’est pas grave ça arrive tous les jours
C’qui m’gêne un peu c’est que le manque dont on a tant parlé
Y en a pas un qui l’a appelé le manque d’amour
Ni sa famille ni ses copains
Ni même les flics avec leurs chiens
On a juste évoqué le progrès permanent
Du décès par suicide entre quinze et vingt ans
Moi j’sais pas si j’aimerais partir comme ça
Moi j’sais pas si j’aimerais partir comme ça
Sans avoir eu personne pour me faire confidence
Préparer mon automne m’aider à quitter l’enfance
Une petite vieille par exemple pour me donner confiance
En disant naïvement que malgré les apparences
Si le monde est plein de larmes
La vie ne manque pas de charme
Si on la vit pas seul
Y en a pas mal qui vont bientôt mourir
C’est pas grave on sait pas quand on sait pas où
Mais c’qui m’donne pas très envie de sourire
C’est que c’est nous.
Remplissez les pointillés
Ni trop dur ni trop doux
J’étais du genre commun comme vous
Ni trop mûr ni trop mou
J’brûlais ma vie par le p’tit bout
J’avais une femme qui aimait mon chien
Et des amis qui aimaient ma femme
J’avais un chien qui n’aimait rien
Mais c’est pas ça qui a fait mon drame
Ni trop bleuni trop roux
Je votais plutôt centre mou
Ni trop peuni trop prou
Ca ne m’intéressait pas du tout
Alors quand l’chef a dit on privatise
Ou on étatise je sais plus les mots
J’ai rien compris à ses bêtises
Mais je me suis retrouvé sans boulot
Et ça..
C’est la faute à la… (Remplissez les pointillés)
C’est la faute du… (Remplissez les pointillés)
C’est la faute des… (Remplissez les pointillés)
Ca c’est la faute à …
Mais qui c’est qui le dira
C’est la faute à ceux… (Remplissez les pointillés)
C’est la faute A celles… (Remplissez les pointillés)
C’est la faute aux vieux…(Remplissez les pointillés)
Ca c’est la faute aux…
Ceux qu’on voit partout leurs photos
Sans parti sans piston
J’ai pas r’trouvé d’situation
Sans crédit sans pognon
J’pouvais plus payer ma maison
Alors ma femme elle est partie
Mes amis n’en sont pas revenus
Mon chien a pris une ‘tite amie
Mais ça j’crois qu’c’est pas défendu
Sans le sou sans l’chômdu
Sans sécu j’me suis r’trouvé dans la rue
Et plus le dessous prenait le dessus
Plus j’étais souvent saoul et plus j’étais déçu
Mais on est vieux de plus en plus jeune
Et on dit plus un pauvre mais un cas social
Ou SDF si tu veux faire jeune
J’crois qu’ça veut dire sans droit fondamental
Et ça…
J’veux pas finir comme ceux que j’ai vu
Qui lâchaient prise qui en pouvaient plus
J’veux pas partir gelé foutu
Avec ma mouise sans un salut
Et prendre le fleuve comme litière
Avec ses ponts pour baldaquins
Les reflets de ses lampadaires
Pour les pauvres yeux de mon chien
Ah ça… non
Qu’est-ce qu’on attend pour aller Casser la gueule à …
Pourquoi ils se sont tous cassés ?
Amort
La mort me pousse par l’intérieur
La vie se referme derrière moi
Mais je m’en fous je n’ai pas peur
Juste un peu froid
Ceux qui m’aimaient ont dû lâcher
Ceux que j’aime prennent de l’avance
J’me sens comme une lanterne rouge
Dans ce tour d’errance
Mais l’essai valait d’être tenté
L’attente était si douce au ventre de ma mère
L’enfance et ses grandes premières
Me laissent des images dorées
Comme ces copains à la vie à la mort
Que j’n’ai jamais revus mai qui avaient fait mienne
La passion que j’garde sans gêne
D’un combat fou pour l’âge d’or
Le temps s’amuse avec mon corps
Il laisse des cernes au fond de moi
Mais quand j’passerai par-dessus bord
Ca changera quoi
A ce petit tas de cendres envolées
Aux vents d’chez nous assez magiques
Pour chanter tout c’que j’veux laisser
Une p’tite musique
Pour toi mon amoureuse qui as su
Faire de nos deux misères une belle aventure
Ca m’aurait plu des vies futures
Pour encore t’aimer de là -bas
Et pour toi que j’ai lancée dans la course
Qu’j’ai poussée tant qu’j’ai pu pour que tu prennes ta place
Que tu puisses quoiqu’il se passe
Pouvoir te passer du vieil ours
La mort me pousse par l’intérieur
La vie se referme derrière moi
Mais je m’en fous je n’ai pas peur
Juste un peu froid
Casino
À partir d' la minute où j' suis entré dans c' casino pourri
J'ai compris qu' ça serait pas les dollars les pires des ennemis
Mais les yeux bleus d' la p'tite fille blonde qui m' servait mon double whisky sur glace
À c' moment pile je m' suis dit "Fais gaffe, mec, ça n'est qu'un ange qui passe"
J'avais laissé la jeep au parking et je m' cachais sous un grand chapeau
C'est parfois drôle d'être pris pour un Indien mais pas en dehors des ghettos
J' prenais mon accent du Texas le plus pur, ça m'a un peu vexé
Quand après trente secondes la p'tite fille m'a dit "Monsieur, vous êtes Français"
J' suis pas Français, j' suis d' nulle part
J'ai pas d'histoire
Je roule, je roule au hasard
J' sais pas où j' vais dormir ce soir
À la dose qu'elle a remis dans mon verre
À son p'tit regard qui m'a mis tout d' travers
J'ai compris qu' c'était un peu loupé l'idée
D' pas m'arrêter d' bouger
Ça a duré comme ça quinze jours et tout était beau, tout était permis
À faire l'amour dans un lit d'eau le jour et la vie au Lido la nuit
Jusqu'au moment où elle m'a dit tout bas "J' veux t'épouser, je t'aime
Ici c'est aisé et c'est vingt dollars le week-end et seulement dix en semaine"
Non, pas ici, nulle part
J' veux pas d'histoires
Je vis, je vis par hasard
J' sais pas où j' vais mourir ce soir
J' faisais l' fort pour cacher ma blessure
J' rigolais mais au fond d' moi j'étais sûr
Qu'y m' faudrait au moins cent ans pour l'oublier
Sans m'arrêter d' bouger
J'ai pris ma jeep et ses larmes et j'ai roulé, roulé jusqu'au bout d' la nuit
Bien décidé à m' tirer l' signal d'alarme quand s' présenterait l'ennemi
En m' disant ça, j'ai pris en stop un p'tite fille blonde qui m'a regardé bien en face
À c' moment pile je m' suis dit "Fais gaffe, mec, ça n'est qu'un ange qui passe" {x2}
Ailleurs
J'ai plus rien à m' dire
J' voudrais m' quitter un peu
Casser la tirelire
De mes secrets trop bleus
L'hiver fut trop rude
M'a crevassé la peau
J'ai besoin d'interlude
Du sommeil et de l'eau
J' dois m' rendre à l'évidence
Mais j' connais pas le chemin
Et c'est pas tous les jours là où je m'endors le soir que je me réveille le matin
Ça n'a plus d'importance
J' me noie dans mon chagrin
Au lieu de m' noyer dans les délices de
Mon île
J' t'avais rêvée si belle
Mon île
Tu me manques à l'appel
(Ah ah ah ah !)
Seculi secula
Faut plus compter sur moi
J' fous au panier les heures, les fleurs, les peurs
Secruli secrula
Je r' prends mes ailes à moi
Et tant pis si c'est dans ma tête et dans mes rêves mais j' me tire ailleurs
Ailleurs
En cherchant la mort
J'avais trouvé l'amour
J' me sentais plus fort
Pour m' battre au grand jour
Du punch, du moral
Plus d' complexe, plus d' barrière
Les oies du Capital
M'ont tout foutu par terre
J' dois m' rendre à l'évidence
Mais j'ai plus les moyens
Et pour c' qui est d' faire partie d'ceux restent sans avoir été, moi c'est pas pour demain
Ça n'a plus d'importance
J' me vautre dans l' dédain
Au lieu de m' vautrer dans les délices...
De mon île
J' t'avais rêvée si belle
Mon île
Tu me manques à l'appel
(Ah ah ah ah !)
Seculi secula
Faut plus compter sur moi
J' fous au panier les heures, les fleurs, les peurs
Secruli secrula
Je r'prends mes ailes à moi
Et tant pis si c'est dans ma tête et dans mes rêves mais j' me tire
Seculi secula
Faut plus compter sur moi
J' fous au panier les fleurs, l'aigreur, l'erreur
Secruli secrula
Je prends mon verre à moi
Et tant pis si c'est dans la misère et tout seul mais j' me tire ailleurs
Ailleurs
Ailleurs
Ailleurs
J' m'en vais, y a plus rien qui pourrait m'arrêter
J' m'en fous, j' m'en vais, y a plus rien qui pourrait m'arrêter
Ailleurs
J' m'en vais, y a plus rien qui pourrait m'arrêter
J' m'en fous, j' m'en vais, y a plus rien qui pourrait m'arrêter
Ailleurs !
Plus d' sévices
Plus d' supplice
Plus d' police
Moi, j' me tire ailleurs
Plus d' tristesse
Plus d' détresse
Plus d'adresse
Moi, je tire ailleurs
Plus d' grimaces
Plus d' mélasse
Pls d' paperasse
Moi, j' me tire ailleurs
Plus d' motus
Plus d' rictus
Plus d' blocus
Moi, j' me tire ailleurs
Plus d' sévices
Plus d' supplices
Plus d' police
Moi, j' me tire ailleurs
Plus d' tristesse
Plus d' détresse
Plus d'adresse
Moi, je tire ailleurs
Plus d'....
Elle n'aime plus
Et la v'là qui s'en va, la voilà qui rentre
Avec la vie aux yeux mais la vague au ventre
Elle n'aime plus
Elle a trop de gerçures à son cœur rouillé
Et trop d'éclaboussures longues à sécher
Elle n'aime plus
Elle voudrait tant sortir de son corps déjÃ
De ce corps qu'on désire mais qu'on n'aime pas
Elle veut plus
Et la v'là qui s'en va, la voilà qui rentre
Elle a peur de le dire et peur de l'entendre
Elle n'aime plus d'aimer
Elle n'aime plus d'aimer
Elle, elle a connu des délires et des caresses
Elle, elle a connu des désirs et la tendresse
Dans les bras d'un mec, un fils de garce
Beau comme un soleil mais salaud
Qui tenait pas en place
Qui voulait voir de l'autre côté de l'eau
Et qui partit seul et pour longtemps
Et elle l'attend
Elle sait qu'elle l'attendra longtemps
Il était son étoile filante
Elle était son soleil couchant
Il lui racontait ses tourmentes
Elle l'apaisait en le berçant
Elle a même voulu mourir
Quand il est parti y a longtemps
Mais rien n'a pu le retenir
Ni les amours ni les enfants
Et elle l'attend
Et la v'là qui s'en va, la voilà qui rentre
Avec la vie aux yeux mais la vague au ventre
Elle n'aime plus
Elle a trop de gerçures à son cœur rouillé
Et trop d'éclaboussures longues à sécher
Elle n'aime plus
Elle voudrait tant sortir de son corps déjÃ
De ce corps qu'on désire mais qu'on n'aime pas
Elle ne veut plus
Et la v'là qui s'en va, la voilà qui rentre
Elle a peur de le dire et peur de l'entendre
Elle n'aime plus d'aimer
Elle n'aime plus d'aimer
Elle, elle en veut plus des délires et des caresses
Elle, elle en veut plus des désirs et des tendresses
Elle, elle en veut plus de la peine et d' la tristesse d'après
Elle n'aime plus
LA GALE (J.I.Duchesne)
La poussière de mes routes
Creuse mon ventre en désert
Je fuis vos flics et vos doutes
Et l'hiver
J'ai eu la gale et puis des croûtes
J'ai passé bien des nuits à gueuler
Mais j'ai pas trouvé la route
Fatche de (ou : c't'Ã s'flinguer)
Bien sûr j'étais un ivrogne
Et j'écrivais sur les murs
Mais j'ai jamais buté personne
Ca j'le jure
C'est quand même pas l'impossible
De laisser un peu vivre les gens
Vous vous disiez disponibles
Et pourtant
Pourtant
Ceux-là qui s'en font pas
M'ont jeté la première pierre
Et c'était dans le dos
Ceux-là qui s'en font guère
On lancé sur moi leur colère
Pourquoi
Je causais dans les usines
J'y croyais dur comme le fer
J'y disais Stoppez les machines
Prenez l'air
Je causais près les écoles
J'y disais J'vois vos dieux j'vois vos lois
Mais vos fêtes ou qu'on m'y colle
J'en vois pas
Alors
Ceux-là qui s'en font pas
M'ont jeté la première pierre
Et c'était dans le dos
Ceux-là qui s'en font guère
On lancé sur moi leur colère
Pourquoi
Mais les gens c'est parfois drôle
Quand tu gueules ce qu'ils rêvent tout bas
Ils essaient de t'envoyer en tôle
J'comprends pas
Alors j'ai pris des vacances
Ca fait dix ans ou plus que j'm'en vais
Tu peux dire que l'errance
Ca m'connaît
La poussière de mes routes
Creuse mon ventre en désert
Je fuis vos flics et vos doutes
Et l'hiver
J'ai eu la gale et puis des croûtes
J'ai passé bien des nuits à gueuler
Mais j'ai pas trouvé la route
Fatche de (ou : c't'Ã s'flinguer)