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Takatravayeah

 

Durant de nombreux millénaires

Y a pas eu un seul millionnaire

T’as qu’à t’renseigner

Chacun y allait d’son p’tit effort

Pour les mômes, la bouffe, le confort

Et sans se chamailler

Puis vint l’homo qu’on dit sapiens

Qui voulut  jouer les grands princes

Et pour se démarquer

Des loups, des singes et des aurochs

Trouva son truc : c’était le troc

Mais y’en a qui ont triché

Du coup ceux quil s’étaient fait r’faire

Doivent bêcher un peu plus de terre

Pour égaliser

Mais comme leur terre n’est plus à eux

Ils bossent pour ceux qui ont le temps eux

De légaliser

Qui pour garder leur avantage

Prennent tous les fruits de l’ouvrage

Contre un p’tit papier ( en couleur )

Celui qui veut r’prendre juste un fruit

Pour calmer sa faim du samedi

Ben y rend son papier ( en double )

Là ça d’vient un peu plus obtus

Surtout pour ç’ui qui n’en peut plus

D’avoir trop bêché

On lui dit t’as ton fruit c’est l’pied

Si tu veux plus de p’tits papiers

       Ben t’as qu’ Ã  travailler

Le grand mot est lâché

       T’as qu’à travailler

Si tu veux gagner ta bouffetance

       T’as qu’à travailler

Si tu veux voir le Tour de France

       T’as qu’à travailler

Trompe-toi pas parallaxe

Si t’as qu’six sous j'ai des soucis

Mélange pas tout et dis merci

       T’as qu’à travailler

Si tu veux pas la décadence

       T’as qu’à travailler

Vaudrait mieux garder la cadence

        T’as qu’à travailler

Va boire un pot, j’m'occupe des taxes

Que comme un con j'ai payé 

Et qu'on t'jette en congés payés

        T’as qu’à travailler

Plus fort

        T’as qu’à travailler

Plus longtemps

        T’as qu’à travailler

Plus vite

        Bref, T’as qu’à travailler

 

Depuis lors et dès la maternelle

On t'’apprend la chanson nouvelle

        T’as qu’à travailler

Les philosophes qui en foutent pas une

Le crient du haut de leur tribune

        T’as qu’à travailler

Les patriotes qui en ont bavé

Le claironnent avec l’aumônier

        T’as qu’à travailler

Y a même des poètes félons

Qui reprennent à l’unisson

         T’as qu’à travailler

Si tu veux être un homme mon fils

 Fuis l'oisiveté et tous ses vices

        T’as qu’à travailler

Patiente et tu pourras penser

Au passions denses des pensionnés

        Toi qui as travaillé

D'ici la traites jusqu’à la r’traite

Et si l’arthrite te prend en traître

        T’as qu’à travailler ( ailleurs)

Car si tu n’es plus combustible

Le couperet tombe terrible

        Tu peux plus travailler

        (chômeur,artiste, etc)

C’ui qui n’veut plus courber l’échine

Etre machin d’vant la machine

         Il est renvoyé

Y en a même qui ont gueulé trop fort

Et c’est en taule qu’on leur ressort

        Ben T’as qu’à travailler

        A ceux là qui disaient

 

        Va pas travailler

Tu veux être bien dans tes sabots

        T’as qu’à saboter

Ton p’tit chef veut te faire la peau

        T’as qu’à taillader

Dans l’art des assistés nantis

Et s’il faut choisir dans la vie

Tu peux toujours choisir la vie

         Va pas travailler

Porte pas ta croix pour leur bannière

         Va pas travailler

Ta sueur te mène au suaire

         Va pas travailler

Moi j’suis d’accord avec tout ça

Mais ici je travaille, j’ai un contrat

Je vais quand même te l’dire tout bas

         Va pas travailler

En tout cas moins fort

         Va pas travailler

Disons moins longtemps

         Va pas travailler

Et de toute façon, moins vite

          Va pas travailler

Enfin moi c’que j’en dis…

Chacun sa merde hein

Oh débrouille-toi

Pfffff…

L’été de l'Indien

 

V’là l’été indien en sourdine

Qui m’chante un air calme et troublant

C’est le sommet de la colline

Passage entre les 2 versants

 

  J’me sens pas comme de mettre les pouces

  J’ai pas l’droit aux congés payés

  V’là l’été indien qui en douce

  Se glisse dans mon calendrier

 

V’là l’été indien qui m’étonne

Moi qui l’avait tant redouté

Il a les couleurs de l’automne

Il garde la chaleur de l’été

 

  Et j’me sens comme un vin de France

  Un môme qui aurait des cheveux blancs

  V’là l’été indien qui commence

  J’ai moins envie d’brasser du vent

 

V’là l’été indien qui sans doute

Me conduira au long hiver

Mais il me reste de la route

Et la patience pour la faire

 

  L’homme curieux qui se promène

  Va plus loin que l’homme pressé

  V’là l’été indien qui m’emmène

  Qui m’apaise sans me bercer

 

V’là l’été indien en sourdine

Qui m’chante un air calme et troublant

C’est le sommet de la colline

Passage entre les 2 versants

Quand mon verre

 

Quand mon verre sera vide

Et que ma gueule aussi

J’irai gommer mes rides

Mes derniers faux amis

 

  J’irai donner ma  gueule

  Au monde comme il vient

  J’enterrerai mes deuils

  J’irai plus voir les tiens

 

Je n’ai de temps à perdre

Qu’avec des gens perdus

Les gens bien nés m’emmerdent

Je préfère ma rue

 

  Y a qu’les p’tits chien d’gouttière

  Y a qu’les gros chats des rues

  Qui sauront la rivière

  Dont je connais les crues

 

J’irai chauffer mes mains

Au ventre d’une dame

Et J’irai prendre un bain

Dans une vague à l’âme

 

  Puis j’irai me rependre

  Pas plus que d’habitude

  Y aura plus rien à prendre

  De ma solibertude

 

Oui je ferai tout ça

Quand mon verre sera vide

Et voilà bien pourquoi

Il ne désemplit …pas

 Amnesty song

 

J’ai pas l’pouvoir de guérir la terre

Je suis microbe au monde des géants

Et puisqu’il parait qu’on est tous des frères

J’aim’rais mieux voir mes frères vivants

J’ai longtemps cru être sans armes

Que ma voix serait pour toujours bâillonnée

Que seule ma télé verrait mes larmes

Et mes poches mes poings serrés

 

                        Mais voilà que des centaines

                        De gens pensant pareil

                        Sortent du silence le stylo pointé

                        Puis des milliers de tous bords

                        Disant que le soleil

                        Est à tout le monde et dans le monde entier

                        Puis des milliers de p’tites mains

                        Qui dessinent ou griffonnent

                        Qui crient gare à la vie,  la vie c’est sacré

                        Et leurs feuilles qui volent

                        Recouvrent d’un automne

                        Tout blanc les forteresses aux murailles souillées

 

                 Là où coule le sang il faut que l’encre coule

                 Le silence assassine autant que le bourreau

                 Que s'élèvent les chants que leurs cages s’écroulent

                 Sous le poids de nos plumes

 

Si de chaque mèche ne naît qu' une étincelle

Le feu qui en  jaillira pourrait un jour brûler

Et même si ça n’ fait pas la une des nouvelles

Ca f’ra qu’des êtres humains oseront  se regarder

Et même s’il n’y en a qu’un qui revoit la lumière

Après 3 mille milliards d’envois de ces timbrés

Ceux qui ont la chance d’écrire, et c’est pas partout sur terre

Seraient des criminels de ne pas en user

 

                        Mais voilà que des centaines

                        De gens pensant pareil

                        Sortent du silence le stylo pointé

                        Puis des milliers de tous bords

                        Disant que le soleil

                        Est à tout le monde et dans le monde entier

                        Puis des millions de p’tites mains

                        Qui écrivent ou griffonnent

                        Qui crient gare à  la vie,  la vie c’est sacré

                        Et leurs feuilles qui volent

                        Recouvrent d’un automne

                        Les muraillent souillées

  

                 Là où coule le sang il faut que l’encre coule

                 Le silence assassine autant que le bourreau

                 Que s’élèvent les chants, que les cages s’écroulent

                 Sous le poids de nos plumes

                 Là où coule le sang il faut que l’encre coule

                 Le silence assassine autant que le bourreau

                 Que s’élève les chants, que leurs cages s’écroulent

                 Je veux que de nos plumes

                 S’envolent des oiseaux…

 

 

Bon sang 

 

Sacré bon sang où qu'j'l'ai foutu

C'qui m'restait de tendresse

J'ai du l'oublier par hasard

Dans le fond d'un amour

Sacré bon sang qu'j'en pouvais plus

D'm'inventer des caresses

D'me trouver des  Ã  part

Pour les trop mauvais jours

J'ai eu des femmes dans mon lit

Des douces et des moins sages

Et y a déjà un moment

Que j'suis plus un gamin

J'ai sur le dos des poids maudits

J'ai dépassé mon âge

Dépassé mes amours aussi

Pour me tendre la main

 

Sacré bon sang où qu'j'l'ai foutu

C'qui m'restait de conscience

J'ai du l'oublier par hasard

Dans le fond d'un discours

Sacré bon sang qu'j'en pouvais plus

d'm'inventer des souffrances

D'me trouver des soupirs à part

Pour les trop mauvais jours

J'ai eu des causes dans ma vie

Des belles et des moins lâches

Ca a duré un moment

Où qu'j'étais qu'un pantin

J'ai sur le dos des poids maudits

J'ai dépassé mes rages

Dépassé mes promesses aussi

Pour me tendre la main

 

Et maintenant maintenant

J'm'ennuie dans mon écrin

J'sais plus comment la faire

J'sais plus son nom ma guerre

J'sais plus quoi pout demain

J'sais plus comment la faire

J'sais plus son nom ma guerre

J'sais plus s'il y a quelqu'un

 

Sacré bon sang où qu'j'l'ai foutu

C'qui m'restait d'absurdie

J'ai du l'enterrer par hasard

dans le fond de ma tour

Sacré bon sang qu'j'en pouvais plus

D'réinventer ma vie

D'me trouver des excusesà part

Pour les trop mauvais jours

Puisque t'es là puisque tu vis

Puisque t'es du voyage

Il est grand temps que je foute

Quelque chose de mes mains

J's'rai plus un poids j's'rai plus maudit

j'dépass'rai mes naufrages

J'dépass'rai mes suicides aussi

Pour te tendre la main

 

Car maintenant maintenant

Je sais qu'il y a quelqu'un

J'sais bien comment la faire

j'sais bien son nom ma guerre

J'me battrai pour demain

J'sais bien comment la faire

Elle a ton nom ma guerre

Ne lâche pas ma main.

 

 

Est-ce que je t'ai dit ?

 

Est-ce que je t'ai dit je t'aime aujourd'hui

Est-ce que je t'ai dit je t'aime?

 

Le premier arbre est tout nu

Je vois de nouveau mes voisins

Morts-vivants froids dans leurs paletots

Il fait plus gris dans ma rue

De matin en matin

Il me prend comme des envies de bateau

D'un voilier naufrageant

Dans les eaux vagabondes

De l'océan de toi

Qui reste à découvrir

Et tant pis pour les gens

Il attendra le monde

Il ne sombrera pas plus

Parce que deux corps chavirent

 

Ici et maintenant j'ai envie de couleurs

De torrents de tes mains de ta voix ta douceur

Je veux des mots qui chantent

Des étoiles filantes

J'ai besoin de rire sans grimacer

Je ne veux pas les fuir je veux te trouver

 

Est-ce que je t'ai dit je t'aime aujourd'hui

Est-ce que je t'ai dit je t'aime?

 

Le dernier arbre est foutu

J'ai vue sur le crachin

Même la pluie pleure de la sale eau

Le vent glisse moins vite en rue

Que les zombies du quotidien

Je rêve de me jeter d'en-haut

Pour voler dans ton ciel

Planer sur les nuages

A l'infini de toi

Qui reste à conquérir

Faire la courte échelle

Aux oiseaux de passage

Dire adieu à ceux qui

Ne veulent jamais partir

 

Ici et maintenant j'ai envie de folies

D'alizés d'eaux profondes de galaxies

Je veux le grand voyage

A jamais sans bagages

Je veux l'univers tout entier

Pas pour leur prendre pour te le donner

 

Est-ce que je t'ai dit je t'aime aujourd'hui

Est-ce que je t'ai dit je t'aime?

 

   Le voyage à Seraing

 

 

Ton Roger t’avais promis une vie de voyages

Des horizons des pays des routes plus sauvages

Mais il avait son boulot c’est dur quand on commence

On va s’ faire un petit magot après on partira

 

Puis il est allé soldat t’a laissé la cagnotte

L’Allemagne c’est loin déjà fallait payer les notes

A c’t’heure on n’a plus d’argent à l’usine c’est l’chomâge

J’vais rempiler pour cinq ans après on s’en ira

 

Et toi t’attends dans ta cuisine tu fais ton seuil le vendredi

Dans la cité près de l’usine t’imagines un pays

 

Après t’as eu ton bébé un gros garçon je pense

Puis la p’tite sœur qui lui manquait ça en fait des dépenses

Roger bossait trois jours sur deux toi tu lavais les langes

Quand ils s’ront un peu plus vieux j’te jure on partira

 

Et c’est vrai qu’t’as voyagé un jour avec ta mère

Dans un bel autocar à Lourdes et à la mer

Avec tes deux enfants une semaine des photos

Roger n’était pas là y avait l’chien et l’football

 

Tes enfants ont bien grandi ils ont l’âge de tes noces

Ton fils vit chez les hippies ta fille ça va elle bosse

Tu parles encore de voyager mais Roger se tracasse

Si on nous l’ram’nait drogué pas maint’nant on peut pas

 

Alors t’attends dans ta cuisine tu fais ton seuil le vendredi

Quand tu r’gardes la nouvelle usine tu te vois bien vieillie

 

Ton Roger est pensionné il dort et boit ses gouttes

On va raser la cité à cause de l’autoroute

Et c’est maint’nant qu’il faudrait bouger pour une cage à vieillesse

Alors il te vient l’idée d’aller plus loin que ça

 

T’aurais même plus ta cuisine on f’rait ton seuil le vendredi

Bientôt tu quitteras la routine pour un drôle de pays.

 

 

Marins sur terre

 

J’t’en fais une rien qu’au piano

Au cas qu’tu m’reconnaîtrais pas

Une du temps des flics des couteaux

D’nos p’tits trafics de haut en bas

Quand c’était pour toucher l’clavier

Pas l’tiroir-caisse

Qu’on forçait la porte des cafés

Et pour le reste

 

Moi j’peux t’jurer qu’ça a pas changé

Pas plus qu’naguère

Pas plus qu’du temps qu’on naviguait

Marins sur terre

 

J’t’en fais à l’accordéon

Au cas qu’tu m’teconnaîtrais pas

Du temps qu’on jouait pour des cheftons

Dans les fêtes et dans les débats

D’ceux qui disent qu’c’est en autocar

Qu’on sauve la terre

Mais qu’chacun garde son brassard

Chacun ses frères

 

Là non plus ça n’a pas changé

Pas plus qu’naguère

Pas plus qu’du temps qu’on naviguait

Marins sur terre

 

J’t’en f’rai une rien qu’à la guitare

Au cas qu’tu m’teconnaîtrais pas

Ce p’tit bout d’bois p’tit bout d’espoir

Où on s’accroche de nos dix doigts

D’puis l’temps qu’dans les villes ou les dunes

On vagabonde

Et qu’on s’dit merde à nous la lune

A eux le monde

 

Là non plus ça n’a pas changé

Pas plus qu’naguère

Pas plus qu’du temps qu’on naviguait

Marins sur terre

 

Puis j’t’en f’rai une de rien du tout

Au cas qu’tu m’teconnaîtrais pas

Une comme on fait quand on est saoul

Ou trop fourbu ou trop en bas

Juste pour dire les mots d’amour ou la détresse

De ceux qui naviguent pour toujours et pour le reste

 

Moi j’peux t’jurer qu’rien n’a bougé

Depuis naguère

Depuis que ton ancre est levée

Marin sur terre.

 

 

 

 

 

Je t'aime du bout du monde

 

Y a du brouillard dans le port de Brest

Et dix navires qui me font des gestes

J’suis pas tout seul à voyager

Y a des guitares dans les bistrots

Des chercheurs d’or des trompe-la-faux

J’suis pas tout seul à doux rêver

Y a des filles qui ont tendu leur peau

En forme de voile de radeau

Et qui essaient de vous y embarquer

Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous

A part l’accent c’est rien du tout

La nuit partout est exilée

Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous

Sauf que t’y es pas ça change tout

Je t’aime du bout du monde entier

 

Y a des marins qui sans remords

Quittent pour très longtemps leur port

J’suis pas tout seul à espérer

Y a des chanteurs qui croient toujours

Qu’ils se feront entendre à coups d’amour

J’suis pas tout seul à me gourer

Y a des gens dont la terre tangue

Tous ces gens qui ont perdu leur langue

Qui essaient de se la réinventer

Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous

A part les mots c’est rien du tout

La nuit partout est muselée

Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous

Sauf que t’y es pas ça change tout

Je t’aime du bout du monde entier

 

Y a des bicoques qui sentent bon

Remplies de fées d’accordéons

J’suis pas tout seul à m’évader

Y a des routards qui continuent

A s’empêcher d’poser leur cul

J’suis pas tout seul à m’installer

Y en a beaucoup qui se battent encore

Contre les moulins de la mort

Qui finiront par les crever

Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous

A part les armes ça change tout

La nuit partout va s’éclairer

Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous

Sauf que t’y es pas ça change tout

Je t’aime du bout du monde entier

Tu vois c’est un p’tit peu comme chez nous

Je t’y attends j’t’aime de partout

Je t’aime du bout du monde.

 

 

La moto rouge

 

Sur sa grosse moto rouge toute vêtue de noir

Elle n'aime que ce qui bouge et qui va sans espoir

Sur les routes éternelles et les sentiers perdus

De l'incertitude

Elle a choisi de fuir ce qui clinque ici-bas

Et parié de mourir en n'étant plus que ça

Qu'une boule qui file vers les chemins sans fin

De la solitude

Elle a changé de nom elle s'appelle le vent

Elle oublie les prénoms les visages d'avant

Elle court vers l'horizon elle s'est donné cent ans

Pour y parvenir

Sans personne pour dormir auprès d'elle

Sans personne pour partager sa vie

Sans personne pour partir avec elle

Personne

 

Elle évite les gens elle dort où ça lui plaît

Elle trouve un peu d'argent juste de quoi payer

Son essence et son vin du tabac et de l'herbe

Qui la grise un peu

Elle ira comme çà sans jamais s'arrêter

Jusqu'au bout jusqu'en-bas jusqu'à tout renier

D'une vie où l'on plonge sans avoir pu choisir

Les règles du jeu

Son coeur est à la route et toujours en partance

Elle emmène ses doutes au pays de l'errance

Elle vit dans la déroute et la lente impatience

D'en finir

Elle a changé de nom elle s'appelle le vent

Elle oublie les prénoms les visages d'avant

Elle court vers l'horizon elle s'est donné cent ans

Pour y parvenir

Sans personne …

 

 

Camarde prolétaire

 

Le communisme est mort sa vieille Rosa aussi

Il ne lui reste rien

Qu'un rêve qui s'endort au creux d'un dernier lit

Qui demain sera le sien

Et des gens qui rigolent mails les gens ça rigole de tout

 

On lui cloue sa grande gueule on l'taquine gentiment

Sans deviner ce qu'il a mal

Mais ce qui coud son linceul c'est la gêne des enfants

Qui le disent original

Les enfants qui rigolent les enfants qui rigolent de vous

 

De vous ses camarades qui aviez joué votr' vie

Pour qu'une mascarade de quelques dirigeaillons

Vous trahissent ainsi

Vous qui rêviez d'un monde où les rois seraient prolos

Il suffit qu'un mur tombe et voilà qu'ils se ruent

Sur des dieux des drapeaux

 

Le communisme est mort qu'est-ce qui va l'remplacer

Ca au moins c'est certain

Papa Dollar redore les blasons d'ses marchés

L'ours a bouffé Berlin

Et l'oncle Sam rigole et l'oncle Sam rigole des fous

 

Les copains se sont tus leurs fêtes vont fermer

Ca dev'nait trop chagrin

On n'le sollicite plus y en a même qui ont viré

Et la bête revient

La bête qui rigole la bête qui rigole chez nous

 

Chez nous où tous les hommes

Luttaient contr'les ch'mises brunes

Elles reviennent en col blanc les rouges sont au placard

Et elles ont droit aux urnes

Comment dire à l'enfance

Qu'ils ont fait c'qu'ils ont pu

Qu'ils ont pris sa défense en r'tardant de leur mieux

C'qui va leur tomber d'sus

 

Le communisme est mort que les bourgeois s'entraînent

A r'faire le pas de l'oie

Le communiste s'endort mais il s'endort sans haine

Il ne verra pas ça

Et c'est lui qui rigole

Doucement il rigole

Et s'en va.

 

 

 

Carabossa

 

Quand j'me vois m'regarder dans une glace

Je me demande mec

Comment ça s'peut qu'jamais je trépasse

Comment j'peux faire avec

 

A moi tout seul mon casting je le tiens

Pour un western local

J'ai la gueule de l'indien les jambes du cow-boy

Et la panse du ch'val

 

Oh Carabosse a frappé Oh Car j'ai beau me saper

Je n'serai jamais qu'une vaste imposture

Une flatulence de la nature

Oh Ma maman m'a loupé

 

Mais quand j'te vois passer j'change de grimace

Je me console mec

En m'disant qu'toi aussi t'as une glace

Qui t'renvoit ton beefsteak

 

Heureusement pour nous qu'dans c'monde tordu

Par de vieux dieux cyclopes

Pour 80% de mecs mal foutus

Y a autant de filles myopes

 

Oh Carabosse a frappé Oh car t'as beau te saper

Tu n's'ras jamais qu'une vaste imposture

Une flatulence de la nature

Oh Ta maman t'a loupé le paddock a chaloupé

Et ta Cathy t'a quitté...ta maman t'a loupé.

 

 

Le jour triste

 

J’ai perdu dans ma petite existence à la noix

Des occasions de me taire ou de faire entendre ma voix

J’ai perdu des occasions de partir

Ou bien de poser mon cul et vivre de mes souvenirs

Et je m’en fous je m’en fous

 

J’ai perdu dans ma petite existence à deux sous

Des tendresses à vieillir et des liaisons garde-fou

J’ai perdu des sommes folles au poker

J’ai perdu tous mes amis et j’ai paumé bien des frères

Et je m’en fous je m’en fous

 

Car le jour le plus triste de ma vie

Et là je peux toujours courir je ne l’oublierai jamais plus

Le jour le plus triste de ma vie

C’est quand j’ai parlé d’amour sans être cru

Quand j’ai parlé d’amour â€¦

 

J’ai perdu dans ce qui m’a servi de vie jusqu’ici

Mes défenses d’éléphant et mes crocs de vieux loup gris

J’ai perdu des enfants dans leurs mères

J’en ai perdu le sommeil mes illusions et mes guerres

Et je m’en fous je m’en fous

 

Car le jour le plus triste de ma vie

Et là je peux toujours courir je ne l’oublierai jamais plus

Le jour le plus triste de ma vie

C’est quand j’ai parlé d’amour sans être cru

Quand je t’ai parlé d’amour â€¦

 

 

Pas d’soleil

 

Quand j’en aurai assez

De moisir dans leur cage

Que tous leurs faux soleils

M’auront troué la peau

Quand ma tête enfoncée

Aux idées marécages

Dormira du sommeil

Qui berce les troupeaux

 

Je m’en irai vers un pays où y a la mer

Mais pas d’soleil, mais pas d’soleil

Je m’en irai vers un pays où y a la mer

Mais pas d’soleil s’i’ you plait

 

Quand les temps difficiles

Auront perdu leur charme

Que mes copains d’égouts

Vivront ex-cathedra

Qu’il sera moins facile

De déposer les armes

Que chanter mon dégoût

De vivre avec mes rats

 

Je m’en irai vers un pays où y a la mer

Mais pas d’soleil, mais pas d’soleil

Je m’en irai vers un pays où y a la mer

Mais pas d’soleil s’i’ you plait

 

Quand j’aurai plus l’ idée

De dire l’autre rivage

Et de foutre la merde

Là où y en a des tas

Quand j’aurai défoncé

Mon métier de sauvage

Jusqu’à ce qu’il se perde

Redevienne un état

 

Je m’en irai vers un pays où y a la mer

Mais pas d’soleil, mais pas d’soleil

Je m’en irai vers un pays où y a la mer

Mais pas d’soleil s’il vous plait

Je m’en irai vers un pays où y a la mer

Mais pas d’soleil, mais pas d’soleil

Je m’en irai vers un pays où y a la mer

Mais pas d’soleil 

Je ferme ma gueule …

 

Qu’est ce qu’ils ont à m’tourner autour

A m’overdoser d’leurs discours

Qu’est ce qu’ils ont à s’mêler d’ma vie

A vouloir m’faire croire qu’ils m’ont compris

Qu’est c’qu’ils veulent dire qu’avec le temps

Ca m’pass’ra, j’s’rai moins charlatan

Si adulte veut dire résigné

J’vois pas d’raison pour me presser

Et quoi encore sur mon devoir

Depuis qu’j’suis né j’l’entends l’histoire

N’insistez pas sur le respect

Pour moi respecter c’est foutre la paix

A quoi qu’ça va m’servir l’école

Bien sûr j’apprends à t’nir mon rôle

Paraît qu’j’ai l’choix spécialités

Ca m’avanc’ra pas pour chômer

 

Alors, j’ferme ma gueule

Ou j’l’ouvre trop fort

Mais quand t’es seul

T’as toujours tort

Ils ont l’pouvoir, moi j’ai quinze ans

J’ai rien à dire là d’dans

 

Qu’est ce qui vont m’apprendre sur l’amour

Quand j’vois les leurs je passe mon tour

Au lieu d’leurs fables ridicules

Qu’ils m’disent où est la boîte à pilules

J’ai des mauvaises fréquentations

Des malhonnêtes, tous des p’tits cons

Mais on choisit sans calculer

Alors dis-moi où est l’honnêteté

J’aime moins ma famille qu’mes copains

Et c’est vrai qu’on s’came et qu’on fout rien

Mais entr’nos joints et leurs samedis, dis-moi

Qui c’est qui a le droit d’parler d’ennui

 

Alors, j’ferme ma gueule

Ou j’l’ouvre trop fort

Mais quand t’es seul

T’as toujours tort

Ils ont l’pouvoir, moi j’ai seize ans

Je fais pas l’poids là d’dans

 

Le seul moment que j’prends mon pied

C’t’ avec p'tite amie écouter

La musique que personne ne danse

Plus ça va fort et moins on pense

C’est avec tout ça qu’prépare ma vie

J’m’excuse, mais y a longtemps qu ’c’est cuit

Ou j’s’rai malheureux comme papa

Ou j’voyag’rai mais ça s’fait pas

 

Alors, j’ferme ma gueule

Ou j’l’ouvre trop fort

Mais quand t’es seul

T’as toujours tort

Ils ont l’pouvoir, moi j’ai vingt ans

J’ai rien à dire là d’dans

Rien à dire, rien à dire

Alors, j’ferme ma gueule

Ou j’l’ouvre trop fort

Mais si j’suis l’seul qui a des torts

J’ai des nageoires, j’m’en sortirai

D’ici là foutez-moi…la paix

 

Comme personne

 

Avant que les prochains salissent notre histoire

Avant que tous tes ex dont je serai demain

En parieurs qui ont gagné quittent leur purgatoire

Et que le reste du monde s'en foute bien

Avant que les collègues les amis nous résument

En deux mots trois clichés et quelques lieux communs

Que tes amies me cajolent à titre posthume

Qu'en tout bien tout honneur mes copains d'viennent les tiens

 

Passons-nous une alliance sans bouquet ni couronne

Un traité de respect ne pas nous renier

Même si on est les seuls on s'aimait comme personne

C'est comme personne qu'il nous faut nous quitter

 

Va vis la vie C'est pas la vie qui manque

Y a que les imbéciles qui ne changent pas la vie

 

Pourquoi on s'est aimé dis pourquoi on respire

Pourquoi c'est du passé parce que tout ce qui naît meurt

Puisque dans un duel le meilleur est le pire

On va jouer en duo se réveiller de bonne humeur

Guérir de la folie de vouloir être sage

Briser les mots couteaux écoeurer les rancoeurs

Rejeter le choix des larmes faucher la fleur de rage

Retrouver le plaisir à défaut du bonheur

 

Alors du jeu d'échecs au jeu de réussite

On sera la revanche des amants résignés

Et d'un bras d'honneur aux vieux couples hypocrites

On sera champions du monde des pieds de nez

Passons-nous une alliance sans bouquet ni couronne

Un traité de respect ne pas nous renier

Même si on est les seuls on s'aimait comme personne

C'est comme personne qu'il nous faut nous quitter

 

Va vis la vie C'est pas la vie qui manque

Y a que les imbéciles qui ne changent pas la vie

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Le sapin

 

J’ai huit ans une grande maison

A côté du champ du moulin

Il y a l’école et puis les saisons

Et mon sapin au fond du jardin

Et j’imagine que ses racines

Vont bien loin

 

Elles vont profond dans la terre

Traversent bien des grottes bleues

Des trous des bosses et des tas de pierres

Puis des rivières et des champs de feu

Enfin remontent au bout du monde

Juste en-dessous

 

Là-bas elles nourrissent un arbre

Qui est tout semblable au mien

Et ce sapin a son garde

Qui me ressemble bien

 

N’y touchez pas c’est mon frère

Laissez-le vivre en paix

N’y touchez pas c’est mon frère

On doit se rencontrer

 

Quand on aura l’âge

On fera le voyage

En suivant notre grand lien

Au centre du monde

De la mappemonde

On se trouvera Frangin

On se trouvera Frangin

 

Quel est l’idiot qui m’a pris par la main

Et ma montré en rigolant

La vieille carte au fond du bouquin

Il y a des livres qui tuent les enfants

Au bout du monde

Juste en-dessous

C’est l’océan.

 

 

L'ordure

 

Il est parti l’ordure

Il a pris son congé

Pour la grande aventure

Lui qui a jamais bougé

Il a quitté sa cage

Sa prison de fierté

Parti avec l’orage

Quand après tout se tait

 

Et tous les gens sont tristes

Ils étaient tristes avant

Mais lui fausse la piste

Aux autres morts-vivants

C’est vrai la vie est sombre

Où irions-nous pourtant

Comme l’a dit une ombre

Si tous en faisaient autant

 

Salut Mec

J’t’en veux pas de m’avoir lâché comme ça

Dis bonjour aux autres

Prépare une place bien chaude pour moi

 

Chez ses amis c’est pire

Il n’a plus que des amis

Et tous auraient pu dire

A tous il avait dit

C’est à qui sera le plus triste

A qui le connaissait le mieux

C’est comme pour les artistes

Quand ils sont devenus dieux

 

Salut Mec

J’t’en veux pas de m’avoir lâché comme ça

Dis bonjour aux autres

Prépare une place bien chaude pour moi

 

Il est parti l’ordure

Il a donné congé

Aux gens sans aventure

Et qui vont pas bouger

Ceux qui peignent leur cage

Ceux qui ont leur fierté

Parti comme l’orage

A présent tout se tait.

 

La petite laine

 

 

Mets une tite laine à ton cœur

Couvre-toi si tu vas dans l’monde

Le monde est un vieux tricheur

Qu’essaiera qu’tu confondes

La gueule d’un tourbillon avec un rond dans l’eau

Le cri de guerre d’un rapace avec un chant d’oiseau

Et dis-toi

Qu’il tue bien des voyageurs mais si t’as fait ton choix

Mets une tite laine à ton cœur et va

 

Mets une tite laine à ton cœur

Méfie-toi des pièges qui abondent

Qui te f’ront croire à la fraîcheur

Sur un volcan qui gronde

Aux mirages d’oasis qui cachent le désert

A la caresse des pluies qui camouflent l’éclair

La foudre

Tu te moqu’ mais mêm’ si tu sais pas très bien pourquoi

Mets une tite laine à ton cœur pour moi

 

On était bien nous deux tu t’es lassée tant pis

Je vais jouer le jeu m’effacer de ta vie

Tu crois qu’c’est mieux plus loin

Plus loin j’ai déjà vu

Plus loin on en revient ou on n’en revient plus

Parle-moi plus du monde le monde je m’en fous

Le monde il est immonde le monde il devient fou

De fourgons en fournaises le monde il est fourbu

De foutoirs en foutaises le monde il est foutu

 

Mets une tite laine à ton cœur

Si tu veux courir la mappemonde

Tout n’est pas meilleur ailleurs

Y en a tant qui succombent

Au chant des sirènes qui vous tirent par le fond

Aux avalanches soudaines quand un écho répond

Mais trop tard

Le monde est plein de naufrages et de chutes sans fin

Mets une tite laine à ton cœur tiens bien

Mets une tite laine à ton cœur

J’te garde au chaud dans l’mien

Et si un jour tout ça t’écoeure

Reviens.

 

Les bouquins lus

 

J’étais homme d’ouvrage dans un café liégeois

Plus adéquatement technicien de surface

Comme on dit aujourd’hui

Sous les ordres rapaces d’une belle de nuit

Je lavais l’âme en peine en tant qu’homme de peine

D’une fille de joie

Et je brossais la sciure je raclais les vomissures

J’effaçais les grafitis sauf quand c’était marrant

J’en laissais quelques-uns

Et voilà que parmi les culottes les mégots et les capotes

Un lendemain de leur veille je trouve une merveille

Un bouquin

On jette n’importe quoi mon chéri me dis-je à moi

Je m’appelle mon chéri c’est pas parce qu’on est prolo

Qu’on n’est pas tentant

Qu’est-ce que ça vaut aux Puces 10 à 20 francs au plus

Je jette un Å“il distrait je le remets vite en place

Tant c’était palpitant

 

Et pourtant et pourtant

C’était pas le genre d’ouvrage que je me serais payé

Pas de photo en première page pas tiré d’un film à succès

Pas la bio d’un comique pas de dossier trifouilleux

Pas d’arlequin romantique pas de porno foutricouilleux

Mais malgré le nombre de phrases les petites notes et les renvois

J’ai tout lu comme en extase sauf la préface ça va de soi

Je n’ai pas vu le temps qui passe pas vu rentrer les clients

Bien sûr j’ai perdu ma place mais je fais le ménage des méninges en lisant

 

Et depuis grâce à l’usufruit

De cet oubli fortuit de celui à qui

Va ma reconnaissance

Je m’instruis et je lègue à autrui

Chaque fois que je le puis

Ces puits de science et puis de connaissance

En abandonnant mes bouquins

Dans les bus et dans les trains

Les vespasiennes les chiraquiennes les restos et les palaces

Avec seulement quelques mots

Juste avant l’avant-propos

C’est une invitation lancez la tradition en guise de dédicace

J’écris : Donne tous tes bouquins Lulu

Donne tous tes bouquins lus

 

Je vois déjà la grimace de mes potes intellos

Pour qui le niveau de savoir est proportionnel à celui de leur biblio

Mais on abat trop d’arbres pour habiller ta vitrine

Mets ton fétichisme en sourdine copain les bouquins c’est fait pour être lu

Il y a d’autres moyens de paraître cultivé devant tes invités

Que de ne jamais ouvrir la fenêtre sur cette odeur de moisi qui fait ta fierté

Sur l’étalage de tes bibles pleines de pages non coupées

C’est pas les mites la cible les Témoins de Jéhovah là-dessus sont plus futés

 

On garde n’importe quoi mon chéri dis-je à toi

Je t’appelle mon chéri c’est pas parce qu’on diverge qu’on n’est pas bandant

Les idées faut que ça circule sinon ça coagule

Le dicton dit-on dit qu’une discothèque brûle à chaque lecteur naissant

 

A présent se basant sur ce principe essaie d’imaginer

Que tu as de l’imagination

Ce faisant déduis-en que çà peut être marrant de perdre des bouquins

Ca fait de l’animation

 

Imagine

Le Coran dans une synagogue

Le Parfum de Suskind aux gogues

Un manuel de savoir-vivre aux rebords d’un guichet de l’administration

Kramer à la salle des mariages

L’Homme Nu en cabine d’essayage

La Vie de Jésus sous les revues de cul près des bancs de musculation

 

Donne tous tes bouquins Lulu

Donne tous tes bouquins lus

 

Il y a encore de l’ouvrage avec ceux qui resteraient

Tous les doubles exemplaires qui sont nés des unions

Et qui depuis salissent

Le papier peint des ménages ça serait-y pas plus gai

Qu’au lieu de motifs à la con on prenne des mots d’auteurs

Et que l’on retapisse

D’un immense dazibao De Pékin jusqu’à Bilbao

Les façades les édifices les monuments et les panneaux de publiciture

On se ferait plus chier dans les métraos

Des bons mots il n’y en aurait jamais traop

Ca dégagerait le macadam les académiciens longeraient enfin les murs

 

On collerait ça collerait

Robin des Bois au palais de justice

Le Kama Sutra dans les hospices

Le Capital pour les HLM des poésies de Claudel chez les illettrés

Dans le cœur de la porte des latrines

Le statut des artistes en rime

Les Droits de l’Homme aux camps de concentration où l’on parque les étrangers

 

Donne tous tes bouquins Lulu

Donne tous tes bouquins lus

 

Mais il faut tourner la page

N’en déplaise à certains

S’il ne restait qu’un bouquin

Ca devrait être « Fahrenheit 451 Â».

 

 

Mon fauteuil s'en balance

 

Tu as des gouttes d'eau dans les yeux

Mon fauteuil s'en balance

Tu as un peu de cendres aux cheveux

Brûlures de tes silences

Tu as des rivières qui coulent sur tes joues

La mer au creux de tes mains

Et moi je dis que je m'en fous

Salut je dois me lever tôt demain

 

Y a des rides qui lacèrent ton front

Quand les don juan insistent

Tu crois te consoler chez les barons

Mais ta comédie est bien triste

Et tu souris et tu danses et tu joues

Tu leur caches tes poings

Et moi je dis que je m'en fous

Salut je dois me lever tôt demain

 

Tu as des coups de vent dans la voix

Alors je prends le large

J'aimerais charrier tous tes poids

Mais toujours un capitaine s'en charge

Qui croira donner fraîcheur à tes joues

Qui décroisera tes poings

Alors je dis que je m'en fous

Salut je dois me lever tôt demain

 

Salut mais fera-t-il jour demain

Quand j'irai te maudire

Quand j'frapperai les murs de mes poings

Blessé de n'avoir su rien dire

Quand j'aurai des gouttes d'eau tout partout

Le coeur en ambulance

Et moi qui dis que je m'en fous...

C'est moi qui dis que je m'en fous

Mais y a que mon fauteuil qui s'en balance.

 

On peut rêver

 

Y a toutes sortes d'affaires qui me font bien rigoler

Des autres qui me font triste en mon coeur

Y a tout comme chez toi des jours où j'suis gonflé

Et de longues nuits qui m'font peur

Y a des gens humains qui l'sont pas tout à fait

Et qu'on doit se battre contre eux

C'est un peut tout ça qu'j'ai bien envie d'chanter

Mais j'sais pas si je peux j'sais pas si je veux

J'sais pas J'sais si peu

 

J'suis pas l'premier à vouloir tenter ça

On est d'jà beaucoup d'amis

Le peintre l'écrivain l'acteur et le loufiat

Puis y a la musique dj'aime bin la musique

J'pourrais en jouer toute la nuit toute la vie

 

Moi j'voudrais faire danser les gens

Du fond de l'atlantide jusque z aux carpates

Puis j'voudrais faire bouger les gens

Qu'ils quittent vite cette vie d'automate

 

J'suis pas bien fort mais j'suis pas tout seul

Y en a tous les jours qui viennent nous rejoigner

Tout c'qui pue la mort on z y cassera la gueule

Et puis quoi merde nom di dju on peut rêver

Rêver

 

Qu'un jour y aura plus qu'des gens qu'auront du coeur

Des ceusses qu'aimeront bien d'rigoler

Que les longues nuits ne nous feront plus peur

Passqu'on les pass'ra à danser

Qu'les gens humains l's'ront qu'les chefs sront pensionnés

Passqu'on n'a pas besoin d'eux

Qu'on aura plus qu'de belles histoires à chanter

Et tu sais bien qu'on peut tous nos autes on peut

Tu sais bien si on veut

 

Alors ce soir-là mes camas qué'ne guindaille

J'suis d'jà saoul rien qu'd'y penser

Le peintre l'écrivain le loufiat en ripaille

Et puis d'la musique partout d'la musique

Tout l'monde en jouera toutes les nuits

Toute la vie

 

Et les gens f'ront danser les gens

Du fond de l'atlantide jusque z aux carpates

Et on f'ra s'prom'ner les enfants

Sur le dos des anciens tyrans à quatre pattes

Et on s'ra d'accord et on s'ra tous bien

Et si les p'tits martiens veulent nous rejoigner

Ya d'la place encore nous autres on veut bien

Ca f'ra des ptits bébés à cinq têtes et six pieds

On tuera la mort ouais d'accord maman

Il est dix heures et les gens dorment dans la cité

Les gens dorment encore c'est pas pour maint'nant

Mais nom di dju merde quoi on peut rêver.

 

On va rire

 

On va rire des godiches et des gauches

De leurs gros pieds dans le plat

On va rire des nunuches et des moches

De tout ce qui n’est pas droit

On va rire des bouffis des chétifs

Des échalas des nains

On va rire des speedés des pas vifs

Des planches et des boudins

Des gros pifs boutonneux

Des oreilles décollées des bigleux

On va rire des cul-de-jatte des scrofuleux

Des sourds des n’y-voient-rien

On va rire des tubars des lépreux

Des bègues des mongoliens

On va rire des goutteux des goitreux

Des manchots des phtisiques

Des estropiés des muets

Des éclopés des épileptiques

On va rire des cthouilleux des débiles

Des dingues et des stériles

Mais des altesses impuissantes ou tarées

On va rire des putes des flics et des bidasses

Des curés de Camaret

On va rire des pipelettes des garde-chasse

Des pon-pon des pompiers

On va rire des chefs de gare des facteurs

Des politiciens

On va rire des paysans des coiffeurs

Et des sacristains

Des profs et des cafetières

Des fossoyeurs et des fonctionnaires

 

On va rire des beurs des belges des blacks

Des bicots des youpins

On va rire des turcs des japs des polacks

Des viets des tyroliens

On va rire des esquimaux des zoulous

Des suisses des moldaves

Des popovs des papous des écossais

Des chleus des bataves

On va rire des portos des tchètchènes

Des tchèques des brésiliennes

 

Sauf des pilotes automobiles qui se plantent

Même quand la route va tout droit

On ne rit pas de n’importe quoi

 

On va rire des cocus des cocos

Des vaincus des vipos des pots d’glu des clodos

On va rire des ados des scouts des écolos

Des maos des trots et des cagots

On va rire des anars des bizus

Des bizarres des bossus

On va rire des pédés des perdus

Des camés des qui-ont-bu

Rire de tout et de rien

C’est en faisant du mal qu’on se fait du bien

 

Mais il y a quelqu’un dont on ne rira pas

C’est moi.

Partir comme ça

 

Y a une p’tite vieille qui est morte l’an dernier

C’est pas grave ça arrive tous les jours

C’qui m’gêne un peu c’est qu’on l’a retrouvée

Dans sa chambre y a seul’ment deux jours

 

Pas sa famille pas ses voisins

Pas même les flics avec leurs chiens

Mais un monsieur très chic avec un huissier

Parce qu’elle n’avait pas payé son loyer

 

Moi j’sais pas si j’aimerais partir comme ça

Moi j’sais pas si j’aimerais partir comme ça

Sans avoir eu personne à qui faire confidence

Adoucir mon automne en disant mon enfance

Rien qu’un môme un p’tit gars à qui donner confiance

En disant naïvement que malgré les apparences

 

Si le monde est plein de larmes

La vie ne manque pas de charme

Si on la vit pas seul

 

Y a un p’tit jeune qui est mort halluciné

C’est pas grave ça arrive tous les jours

C’qui m’gêne un peu c’est que le manque dont on a tant parlé

Y en a pas un qui l’a appelé le manque d’amour

 

Ni sa famille ni ses copains

Ni même les flics avec leurs chiens

On a juste évoqué le progrès permanent

Du décès par suicide entre quinze et vingt ans

 

Moi j’sais pas si j’aimerais partir comme ça

Moi j’sais pas si j’aimerais partir comme ça

Sans avoir eu personne pour me faire confidence

Préparer mon automne m’aider à quitter l’enfance

Une petite vieille par exemple pour me donner confiance

En disant naïvement que malgré les apparences

 

Si le monde est plein de larmes

La vie ne manque pas de charme

Si on la vit pas seul

 

Y en a pas mal qui vont bientôt mourir

C’est pas grave on sait pas quand on sait pas où

Mais c’qui m’donne pas très envie de sourire

C’est que c’est nous.

 

 

 

 

Remplissez les pointillés

 

Ni trop dur ni trop doux

J’étais du genre commun comme vous

Ni trop mûr ni trop mou

J’brûlais ma vie par le p’tit bout

J’avais une femme qui aimait mon chien

Et des amis qui aimaient ma femme

J’avais un chien qui n’aimait rien

Mais c’est pas ça qui a fait mon drame

Ni trop bleuni trop roux

Je votais plutôt centre mou

Ni trop peuni trop prou

Ca ne m’intéressait pas du tout

Alors quand l’chef a dit on privatise

Ou on étatise je sais plus les mots

J’ai rien compris à ses bêtises

Mais je me suis retrouvé sans boulot

Et ça..

C’est la faute à la… (Remplissez les pointillés)

C’est la faute du… (Remplissez les pointillés)

C’est la faute des… (Remplissez les pointillés)

Ca c’est la faute à…

Mais qui c’est qui le dira

C’est la faute à ceux… (Remplissez les pointillés)

C’est la faute A celles… (Remplissez les pointillés)

C’est la faute aux vieux…(Remplissez les pointillés)

Ca c’est la faute aux…

Ceux qu’on voit partout leurs photos

Sans parti sans piston

J’ai pas r’trouvé d’situation

Sans crédit sans pognon

J’pouvais plus payer ma maison

Alors ma femme elle est partie

Mes amis n’en sont pas revenus

Mon chien a pris une ‘tite amie

Mais ça j’crois qu’c’est pas défendu

Sans le sou sans l’chômdu

Sans sécu j’me suis r’trouvé dans la rue

Et plus le dessous prenait le dessus

Plus j’étais souvent saoul et plus j’étais déçu

Mais on est vieux de plus en plus jeune

Et on dit plus un pauvre mais un cas social

Ou SDF si tu veux faire jeune

J’crois qu’ça veut dire sans droit fondamental

Et ça…

 

J’veux pas finir comme ceux que j’ai vu

Qui lâchaient prise qui en pouvaient plus

J’veux pas partir gelé foutu

Avec ma mouise sans un salut

Et prendre le fleuve comme litière

Avec ses ponts pour baldaquins

Les reflets de ses lampadaires

Pour les pauvres yeux de mon chien

Ah ça… non

Qu’est-ce qu’on attend pour aller Casser la gueule à…

 

Pourquoi ils se sont tous cassés ?

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    Amort

 

La mort me pousse par l’intérieur

La vie se referme derrière moi

Mais je m’en fous je n’ai pas peur

Juste un peu froid

Ceux qui m’aimaient ont dû lâcher

Ceux que j’aime prennent de l’avance

J’me sens comme une lanterne rouge

Dans ce tour d’errance

 

Mais l’essai valait d’être tenté

L’attente était si douce au ventre de ma mère

L’enfance et ses grandes premières

Me laissent des images dorées

Comme ces copains à la vie à la mort

Que j’n’ai jamais revus mai qui avaient fait mienne

La passion que j’garde sans gêne

D’un combat fou pour l’âge d’or

 

Le temps s’amuse avec mon corps

Il laisse des cernes au fond de moi

Mais quand j’passerai par-dessus bord

Ca changera quoi

A ce petit tas de cendres envolées

Aux vents d’chez nous assez magiques

Pour chanter tout c’que j’veux laisser

Une p’tite musique

 

Pour toi mon amoureuse qui as su

Faire de nos deux misères une belle aventure

Ca m’aurait plu des vies futures

Pour encore t’aimer de là-bas

Et pour toi que j’ai lancée dans la course

Qu’j’ai poussée tant qu’j’ai pu pour que tu prennes ta place

Que tu puisses quoiqu’il se passe

Pouvoir te passer du vieil ours

 

La mort me pousse  par l’intérieur

La vie se referme derrière moi

Mais je m’en fous je n’ai pas peur

Juste un peu froid

 

 

Casino

 

À partir d' la minute où j' suis entré dans c' casino pourri
J'ai compris qu' ça serait pas les dollars les pires des ennemis
Mais les yeux bleus d' la p'tite fille blonde qui m' servait mon double whisky sur glace
À c' moment pile je m' suis dit "Fais gaffe, mec, ça n'est qu'un ange qui passe"

J'avais laissé la jeep au parking et je m' cachais sous un grand chapeau
C'est parfois drôle d'être pris pour un Indien mais pas en dehors des ghettos
J' prenais mon accent du Texas le plus pur, ça m'a un peu vexé
Quand après trente secondes la p'tite fille m'a dit "Monsieur, vous êtes Français"

J' suis pas Français, j' suis d' nulle part
J'ai pas d'histoire
Je roule, je roule au hasard
J' sais pas où j' vais dormir ce soir
À la dose qu'elle a remis dans mon verre
À son p'tit regard qui m'a mis tout d' travers
J'ai compris qu' c'était un peu loupé l'idée
D' pas m'arrêter d' bouger

Ça a duré comme ça quinze jours et tout était beau, tout était permis
À faire l'amour dans un lit d'eau le jour et la vie au Lido la nuit
Jusqu'au moment où elle m'a dit tout bas "J' veux t'épouser, je t'aime
Ici c'est aisé et c'est vingt dollars le week-end et seulement dix en semaine"

Non, pas ici, nulle part
J' veux pas d'histoires
Je vis, je vis par hasard
J' sais pas où j' vais mourir ce soir
J' faisais l' fort pour cacher ma blessure
J' rigolais mais au fond d' moi j'étais sûr
Qu'y m' faudrait au moins cent ans pour l'oublier
Sans m'arrêter d' bouger

J'ai pris ma jeep et ses larmes et j'ai roulé, roulé jusqu'au bout d' la nuit
Bien décidé à m' tirer l' signal d'alarme quand s' présenterait l'ennemi
En m' disant ça, j'ai pris en stop un p'tite fille blonde qui m'a regardé bien en face
À c' moment pile je m' suis dit "Fais gaffe, mec, ça n'est qu'un ange qui passe" {x2}

 

 

Ailleurs

 

J'ai plus rien à m' dire
J' voudrais m' quitter un peu
Casser la tirelire
De mes secrets trop bleus
L'hiver fut trop rude
M'a crevassé la peau
J'ai besoin d'interlude
Du sommeil et de l'eau
J' dois m' rendre à l'évidence
Mais j' connais pas le chemin
Et c'est pas tous les jours là où je m'endors le soir que je me réveille le matin
Ça n'a plus d'importance
J' me noie dans mon chagrin
Au lieu de m' noyer dans les délices de

Mon île
J' t'avais rêvée si belle
Mon île
Tu me manques à l'appel
(Ah ah ah ah !)
Seculi secula
Faut plus compter sur moi
J' fous au panier les heures, les fleurs, les peurs
Secruli secrula
Je r' prends mes ailes à moi
Et tant pis si c'est dans ma tête et dans mes rêves mais j' me tire ailleurs

Ailleurs

En cherchant la mort
J'avais trouvé l'amour
J' me sentais plus fort
Pour m' battre au grand jour
Du punch, du moral
Plus d' complexe, plus d' barrière
Les oies du Capital
M'ont tout foutu par terre
J' dois m' rendre à l'évidence
Mais j'ai plus les moyens
Et pour c' qui est d' faire partie d'ceux restent sans avoir été, moi c'est pas pour demain
Ça n'a plus d'importance
J' me vautre dans l' dédain
Au lieu de m' vautrer dans les délices...

De mon île
J' t'avais rêvée si belle
Mon île
Tu me manques à l'appel
(Ah ah ah ah !)
Seculi secula
Faut plus compter sur moi
J' fous au panier les heures, les fleurs, les peurs
Secruli secrula
Je r'prends mes ailes à moi
Et tant pis si c'est dans ma tête et dans mes rêves mais j' me tire
Seculi secula
Faut plus compter sur moi
J' fous au panier les fleurs, l'aigreur, l'erreur
Secruli secrula
Je prends mon verre à moi
Et tant pis si c'est dans la misère et tout seul mais j' me tire ailleurs

Ailleurs

Ailleurs

Ailleurs
J' m'en vais, y a plus rien qui pourrait m'arrêter
J' m'en fous, j' m'en vais, y a plus rien qui pourrait m'arrêter
Ailleurs
J' m'en vais, y a plus rien qui pourrait m'arrêter
J' m'en fous, j' m'en vais, y a plus rien qui pourrait m'arrêter

Ailleurs !
Plus d' sévices
Plus d' supplice
Plus d' police
Moi, j' me tire ailleurs
Plus d' tristesse
Plus d' détresse
Plus d'adresse
Moi, je tire ailleurs
Plus d' grimaces
Plus d' mélasse
Pls d' paperasse
Moi, j' me tire ailleurs
Plus d' motus
Plus d' rictus
Plus d' blocus
Moi, j' me tire ailleurs
Plus d' sévices
Plus d' supplices
Plus d' police
Moi, j' me tire ailleurs
Plus d' tristesse
Plus d' détresse
Plus d'adresse
Moi, je tire ailleurs
Plus d'....

 

Elle n'aime plus

 

Et la v'là qui s'en va, la voilà qui rentre
Avec la vie aux yeux mais la vague au ventre
Elle n'aime plus
Elle a trop de gerçures à son cœur rouillé
Et trop d'éclaboussures longues à sécher
Elle n'aime plus
Elle voudrait tant sortir de son corps déjà
De ce corps qu'on désire mais qu'on n'aime pas
Elle veut plus
Et la v'là qui s'en va, la voilà qui rentre
Elle a peur de le dire et peur de l'entendre
Elle n'aime plus d'aimer
Elle n'aime plus d'aimer

Elle, elle a connu des délires et des caresses
Elle, elle a connu des désirs et la tendresse
Dans les bras d'un mec, un fils de garce
Beau comme un soleil mais salaud
Qui tenait pas en place
Qui voulait voir de l'autre côté de l'eau
Et qui partit seul et pour longtemps
Et elle l'attend
Elle sait qu'elle l'attendra longtemps

Il était son étoile filante
Elle était son soleil couchant
Il lui racontait ses tourmentes
Elle l'apaisait en le berçant
Elle a même voulu mourir
Quand il est parti y a longtemps
Mais rien n'a pu le retenir
Ni les amours ni les enfants
Et elle l'attend

Et la v'là qui s'en va, la voilà qui rentre
Avec la vie aux yeux mais la vague au ventre
Elle n'aime plus
Elle a trop de gerçures à son cœur rouillé
Et trop d'éclaboussures longues à sécher
Elle n'aime plus
Elle voudrait tant sortir de son corps déjà
De ce corps qu'on désire mais qu'on n'aime pas
Elle ne veut plus
Et la v'là qui s'en va, la voilà qui rentre
Elle a peur de le dire et peur de l'entendre
Elle n'aime plus d'aimer
Elle n'aime plus d'aimer

Elle, elle en veut plus des délires et des caresses
Elle, elle en veut plus des désirs et des tendresses
Elle, elle en veut plus de la peine et d' la tristesse d'après
Elle n'aime plus

 

LA GALE        (J.I.Duchesne)

 

La poussière de mes routes

Creuse mon ventre en désert

Je fuis vos flics et vos doutes

Et l'hiver

J'ai eu la gale et puis des croûtes

J'ai passé bien des nuits à gueuler

Mais j'ai pas trouvé la route

Fatche de (ou : c't'à s'flinguer)

 

Bien sûr j'étais un ivrogne

Et j'écrivais sur les murs

Mais j'ai jamais buté personne

Ca j'le jure

C'est quand même pas l'impossible

De laisser un peu vivre les gens

Vous vous disiez disponibles

Et pourtant

 

Pourtant

Ceux-là qui s'en font pas

M'ont jeté la première pierre

Et c'était dans le dos

Ceux-là qui s'en font guère

On lancé sur moi leur colère

Pourquoi

 

Je causais dans les usines

J'y croyais dur comme le fer

J'y disais Stoppez les machines

Prenez l'air

Je causais près les écoles

J'y disais J'vois vos dieux j'vois vos lois

Mais vos fêtes ou qu'on m'y colle

J'en vois pas

 

Alors

Ceux-là qui s'en font pas

M'ont jeté la première pierre

Et c'était dans le dos

Ceux-là qui s'en font guère

On lancé sur moi leur colère

Pourquoi

Mais les gens c'est parfois drôle

Quand tu gueules ce qu'ils rêvent tout bas

Ils essaient de t'envoyer en tôle

J'comprends pas

Alors j'ai pris des vacances

Ca fait dix ans ou plus que j'm'en vais

Tu peux dire que l'errance

Ca m'connaît

 

La poussière de mes routes

Creuse mon ventre en désert

Je fuis vos flics et vos doutes

Et l'hiver

J'ai eu la gale et puis des croûtes

J'ai passé bien des nuits à gueuler

Mais j'ai pas trouvé la route

Fatche de (ou : c't'à s'flinguer)

 

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